Le Père Francis MAO, 1909-1990
décédé à la Martinique, le 19 juin, à l'âge de 81 ans.

Le Père Mao est né à Quimper le 20 mars 1909. Très vite, il est au service de l'église. Doué d'une voix magnifique, il fait partie de la manécanterie à la cathédrale, il est aussi "enfant de chœur", avec deux camarades également doués : le trio Mao, Jean Laurent, Huitric a achevé à la Martinique une longue navigation de conserve.

Le Père Mao se rappelait avec émotion les beaux chants grégoriens qui s'envolaient sous les voûtes de St-Corentin. Il fait sa profession religieuse en 1930. Il arrive à la Martinique en 1937. Pendant vingt-six ans, il enseigne au séminaire-collège les "belles-lettres": la grammaire, la poésie et la littérature. Il est vicaire à Ste-Thérèse 3 ans, au Gros-Morne 2 ans, et au Morne-Rouge 15 ans. Depuis six ans, il était retiré à la "Maison des Spiritains", à Didier.

Partout où il est passé, le P. Mao a été un homme de devoir, prudent et zélé dans la direction d'une œuvre ou des âmes. Consciencieux dans son travail, il préparait ses classes avec minutie, et par écrit, d'une belle écriture soignée autant que son style, un peu précieux. Chaque année, il renouvelait son cours.

Ses sermons étaient pensés, réfléchis, travaillés. Il écrivait, il refaisait son texte, il soulignait certains passages. C'était du vécu et du concret. Il n'était pas "orateur", mais ses auditeurs appréciaient sa parole et en tiraient profit. C'était un bon confrère. Bavard ? Tant d'autres sont insupportables par leur silence critique ? mais un bon mot égratigne plutôt qu'il ne blesse ! Ami fidèle, capable de consacrer ses vacances à aider un confrère aîné.

Le P. Mao était un homme de prière. La messe, l'oraison étaient pour ce prêtre et ce religieux devoirs sacrés. Pendant ses dernières semaines, il ne pouvait plus lire. Mais son chapelet était constamment, jour et nuit, enroulé autour de son poignet, et il l'égrenait sans cesse.

Les paroissiens du Morne-Rouge, pendant des années, chaque soir, ont pu le trouver au fond de l'église. Il était là, prêt à les accueillir, à les écouter, à les réconcilier avec Dieu, à les conseiller dans leurs soucis personnels ou familiaux.

Pendant cinquante-trois ans, le P. Mao s'est dévoué à la Martinique. Il a travaillé, il a prié, il s'est donne; à Dieu et aux hommes. Merci, Père Mao, et au revoir.
P.Lagogué

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