Le Père François MASSART,
1854-1887


François Massart est né à Enguinegatte, diocèse d'Arras, le 13 janvier 1854. Ses parents, honnêtes cultivateurs, l'envoyèrent, après ses études primaires, faire ses classes de latin à l'institution de Mgr Affreingue, à Boulogne-sur-Mer. Il y fut toujours compté parmi les meilleurs élèves. Vers la fin de sa rhétorique, il eut l'occasion d'entendre le P. Horner parler des missions ; et, à partir de ce jour, sa résolution fut prise de devenir missionnaire ; mais ses directeurs, voulant éprouver sa vocation, lui conseillèrent d'ajourner son projet. Il passa donc au grand séminaire, où il fit avec succès sa philosophie et une année de théologie. Son supérieur, jugeant qu'il n'y avait plus à douter de l'appel de Dieu, consentit à son entrée au postulat de Langonnet, et lui délivra le certificat suivant : "Je certifie que M. l'abbé Massart a des moyens intellectuels plus qu'ordinaires, et que sa conduite a toujours été irréprochable sous tous les rapports." Durant son scolasticat et son noviciat, sa conduite ne démentit en rien cette appréciation ; il fut ordonné prêtre et prononça ses vœux au mois d'août 1879.

Doué pour l'enseignement, il fut d'abord nommé professeur de sciences à Langonnet, puis reçut son obédience pour Haïti. Il s'y montra, comme d'habitude, plein de piété et de zèle. Son supérieur écrivit de lui : "Le P. Massart fait partie des religieux, parati ad omnia, toujours disponibles, qui sont la consolation de leurs supérieurs, et l'aide perpétuelle de leurs confrères. Il a terminé ici son ministère par un acte de zèle : la conversion d'un protestant, notre domestique palefrenier."

Arrivé au Sénégal, en février 1886, il fut peu après placé à Saint Louis et se mit aussitôt avec ardeur à l'étude des deux langues locales, le wolof et le bambara : persuadé qu'un missionnaire qui n'apprend pas les langues indigènes n'est qu'un missionnaire tronque, car plus on sait de langues plus les possibilités sont grandes.

Mais hélas ! le bon Père, qui aurait pu faire tant de bien, approchait du terme de sa carrière. Sa fin a été même fort précipitée. Envoyé à SainteMarie de Gambie, au mois de mai 1887, il y trouva la mort, et s'éteignit après une fièvre pernicieuse, à l'âge de 33 ans.

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