La foule qui s’est
rassemblée le 26 mars à l’Abbaye de Langonnet
pour les obsèques du P. Menguy nous a montré à
quel point il est resté toujours aussi populaire en Bretagne,
grâce à sa colonie de vacances
Notre-Dame-des-Monts
qui accueillit, de 1963 à 1992, des milliers de jeunes bretons
dans les Hautes-Pyrénées.
Fils du sacristain de
Sainte-Croix de Quimperlé, à l’âge de
treize ans, en 1937, Pierre Menguy entre à Saint-Ilan, puis il
est admis au noviciat ouvert à Piré-sur-Seiche, en zone
occupée par l’armée allemande. C’est là
qu’il fit profession religieuse, en même temps que son
camarade Jean Dehais.
Sa première
affectation fut pour l’école d’éveil
vocationnel d’Allex, dans la Drôme. Par la suite, il
passa toute sa vie missionnaire en France au service de la formation
des jeunes, à Maulévrier en Anjou, à Saint-Ilan
et à Langonnet en Bretagne, puis comme aumônier
d’
Apprentis
d’Auteuil
à Saint Michel-en-Priziac, à deux pas de Langonnet.
C’est là
que se situe le point de départ des camps de vacances en
montagne. Après plusieurs tentatives dans l’Isère
et dans les Pyrénées, Pierre Menguy et Jean Dehais
finirent par trouver, près d’une source, un terrain de
rêve dans la vallée d’Aure où ils
s’installèrent, près de la ville d’Arreau,
dans les Hautes-Pyrénées. Au début,
l’hébergement se faisait sous des tentes canadiennes
mais pour accueillir le flot des vacanciers qui se présentait
été comme hiver, il fallut rapidement construire en
dur. Ce qui fut fait, par étapes, malgré les
vicissitudes d’investissement. Grâce à Dieu,
Notre-Dame-des-Monts a eu son site et ses chalets de pierre. Des
milliers d’enfants y sont venus l’été, et
l’hiver pour la neige. Sous la houlette du P. Dehais, passionné
de montagne, les plus âgés ont découvert des
itinéraires de haute montagne peu connus. Pierre était
heureux de les voir vivre ensemble selon la loi de la montagne, selon
le «
nous »
de la cordée. Donner aux autres ce que l’on a de
meilleur en son cœur, voilà la véritable amitié…
Architecte,
constructeur, directeur, intendant, aumônier, chauffeur de cars
et blanchisseur, le Père Menguy remplissait toutes les
fonctions à lui seul, ce qui lui permettait d’affirmer
avec fierté que sa colo était la moins chère de
toutes ! Il a su s’entourer de solides équipes de
moniteurs et de directeurs.
Depuis 1992, après
son difficile départ à la retraite (il aurait voulu
prolonger l’aventure…) une association appelée
« Chêne et Roc », basée à
Langonnet, gère l’ensemble des bâtiments et
continue d’animer le Centre de manière très
active. La « colo du Père Menguy » est,
aujourd’hui, l’un des plus importants Centres de vacances
des Pyrénées.
Pour beaucoup
d’anciens « colons » du Finistère
et du Morbihan, le nom d’Arreau reste associé à
la joie, l’effort et la liberté. Résonne toujours
en leur mémoire, le cri de ralliement du Père Menguy :
« Ensemble !...
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