Père Emmanuel MERCIER
Décédé à l'abbaye de Langonnet le 2 juin 2002, à l'âge de 92 ans.
Né : 16/11/09, Dijon (21). Profès : 4/10/32, Orly. Prêtre : 24/01/37, Chevilly.

AFFECTATIONS :
MADAGASCAR : Antsobihy (37-47).
ANGOLA : Kapiko (47-54) ; Minungo (54-61).
FRANCE : Aumôneries (61-62).
MARTINIQUE : Fort de France (62-90).
FRANCE : Ministères divers Est (Domblans, 90-94) ; Ministères divers Sud (Puimoisson, 94-96) ; Langonnet (96-2002)


Le Père MERCIER ne parlait jamais de son passé. D'après les notes éparses de son dossier - où dates et lieux se contredisent de ci de là - il avait commencé ses études cléricales à Hautecombe, chez les Bénédictins, où il fera profession en 1930. On le retrouve novice à Orly dès 1931. Profès spiritain en 1932, il poursuit ses études jusqu'en juillet 1937. Obédience : mission de Majunga : territoire immense et peu peuplé où il reste 10 ans, dans un poste qui passera ensuite aux Capucins d'Alsace.

1947 : surgit un visiteur envoyé par Rome. L'événement provoque un remue-ménage au plus haut niveau du vicariat. Le Père part en congé : il fait partie de ceux qui ne reviendront pas. Escale à Djibouti : selon le récit du Père Lecat, le Père Mercier, passionné de folklore et de photos, disparaît dans les souks de la ville. Quand il revient sur le quai, le paquebot est déjà loin ; mais aux appels de la radio, il stoppe les machines et redéploie l'échelle de coupée, pendant que la foule amusée des passagers contemple la haute silhouette blanche qui se détache à l'avant de la vedette rapide. Rentré en France, le Père est désigné pour l'Angola où ses loisirs lui permettent d'élever des serpents et des papillons inconnus au Museum d'histoire naturelle de Paris qui rédige un compte-rendu de 6 pages sur l'EUMETA MERCIER ! La direction de la météorologie nationale lui expédie un "modeste souvenir pour sa contribution de aux activités du service météo."

1962 : adieu à l'Afrique. Le Père débarque à la Martinique où l'évêque lui propose "un poste à problème" : l'aumônerie de l'hôpital psychiatrique. Dès son arrivée, il s'entend dire : "je vois bien que vous non plus vous ne ferez pas long feu ici.". Il y restera 28 ans ! Il trouvait que, malgré la vétusté et la pauvreté des installations, l'ambiance était excellente : médecins, personnel, pensionnaires, chacun mettait du sien.

1990 : le diocèse de Digne l'accueille avec empressement pour des services d'aumônerie et autres, qu'il rend volontiers.

1996 : 87 ans. Le Père se décide enfin à prendre du repos, car ses jambes ne le portent plus. Alors dans sa vieille R 5, il prend le chemin de l'abbaye de Langonnet. Là, il garde son style personnel : messe solitaire, en latin, selon St Pie V…avec un côté François d'Assise dans sa vie, comme providence des chiens ou chats égarés, des oiseaux non migrateurs en hiver.Original jusqu'à la fin, il voulait mourir debout, s'obstinant à marcher malgré de grandes souffrances. Le Seigneur est venu le prendre au matin de la solennité de la Fête-Dieu.
D'après une présentation du Père Joseph RUBIN