Le Frère Prudent MESNILDRAY,
1856-1927.


Aimé Mesnildray naquit à Flers le 6 juin 1856. A peine connut-il son père ; sa mère dut se séparer de son fils quand celui-ci n'avait encore que sept ans et ne tarda pas à disparaître. Fils unique, l'enfant restait donc seul au monde. Il fut recueilli à cet âge si tendre à la colonie pénitentiaire du Petit-Quevilly, près de Rouen. Cet établissement fut fermé en 1865, de sorte qu'Aimé fut transféré avec quelques-uns de ses camarades à Saint-Michel-en-Priziac. Son éducation s'y fit, dans ce lieu parfois rude (c'était alors une colonie pénitentiaire), sans qu'il ne perdit rien de sa sensibilité et de sa délicatesse ; il s'y distingua par sa piété, son travail, son bon esprit, et se sentit bientôt appelé à la vie religieuse.

Il prit l'habit le 19 mai 1875, sous le nom de F. Prudent qu'il avait sollicité. Il fit sa profession le 8 septembre 1876. Affecté à Saint-Michel, il fut à la fois tailleur, professeur car il avait son brevet élémentaire, aide à la musique, chef de section, toujours chargé de travail, mais s'acquittant allègrement- de ses lourdes charges. En 1892, il fut nommé au collège de Merville (Nord). Après la suppression de l'établissement, le 31 décembre 1903, il y resta l'un des gardiens jusqu'en 1909.

Il fut alors affecté à la maison mère, à Paris, où il fut d'abord portier, charge délicate à l'accueil de cette grande maison, et particulièrement durant la guerre de 1914-1918. En 1920, on le chargea d'aider le P. Briault à la double œuvre des Annales Apostoliques et des Missions françaises d’Afrique. Partout il sut parfaitement remplir son rôle. A 70 ans, il rendit pieusement son âme à Dieu, le 29 janvier 1927.

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