Le Frère Pierre MEUGNIER,
1827- 1875


Pierre Meugnier naquit à Mory, le ler août 1827. Ses parents étaient cultivateurs ; il resta auprès d'eux, s'occupant des travaux des champs, jusqu'au jour du 24 janvier 1847 où il vint à la Neuville-les-Amiens se présenter au noviciat de la congrégation du Saint-Cœur de Marie. Il y fit profession sous le nom de Frère Jean-Baptiste. De la Neuville, il fut envoyé à N.D. du Gard, puis à la maison d'Amiens dans le faubourg de Noyon. Il fut tour à tour dans ces deux communautés réfectorier et portier.

En 1852, après la mort du P. Libermann, le P. Schwindenhammer fut appelé à la direction générale de la congrégation du Saint-Cœur de Marie, qui s'était réunie en 1848 à celle du Saint-Esprit. Le nouveau supérieur, qui avait apprécié à N.D. du Gard les qualités du Frère Jean-Baptiste, le chargea de la porterie de la maison mère de l'institut, à Paris, rue Lhomond, n' 30.

La charge de portier est une fonction toute de confiance dans les communautés. Saint Benoît, le grand législateur des'Ordres religieux d'Occident, la place à l'un des premiers rangs, parmi les emplois intérieurs des monastères. Au témoignage de ses supérieurs, le F. JeanBaptiste remplit toujours cette fonction avec fidélité, zèle et dévouement. Il avait un tact remarquable dans ses rapports avec les personnes qui se présentaient à la porte ou aux parloirs du séminaire ; sa modestie et sa prévenante affabilité donnaient une agréable impression aux visiteurs qui en gardaient le meilleur souvenir.

Le Patronage Sainte-Mélanie venait d'être fondé rue des FossésSaintJacques. Cette œuvre qui avait pour but de s'occuper à la fois des intérêts religieux et matériels des enfants de la classe ouvrière, avait été de suite adoptée par sa congrégation qui en avait accepté la direction spirituelle. Le Frère ne fut pas tout d'abord mêlé à la vie du patronage, il se contentait d'y envoyer des enfants. Peu à peu il fit connaissance avec les confrères que les nécessités de I'œuvre amenaient au séminaire, et il commença dès lors, par les conversations qu'il avait avec eux, à prendre une part active dans la direction du patronage. Ce fut I'œuvre de sa vie.

Vingt trois ans plus tard, le 5 juin 1875, il quitta Paris, s'éloignant ainsi de son cher patronage. Le 5 octobre suivant, le Frère JeanBaptiste rendit le dernier soupir. Les obsèques eurent lieu deux jours après : une députation de plus de cinquante personnes, enfants, ouvriers et confrères vinrent y assister et représenter le patronage de Sainte-Mélanie, que peu de membres ont autant aimé et où personne ne s'est dévoué plus lui.

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