Le Père Jean MORDEL

Né : l0/02/14 à Plénée-Jugon (22) ; Profès : le 16/11/34 à Orly ; Prêtre : 05/07/42 à Chevilly ; Décédé : 23/03/ 2013 à l'hôpital du Faouët (56)

AFFECTATIONS : France
: Landudec (43-45 ; Instituteur) ; MADAGASCAR : Fénérive (45-48) ; Ambatondrazaka (48-53) ; Antalaha (54-67) ; Soanierana-Ivongo (68-75) ; France : Mortain (75 ; Recyclage) ; Bréhand-Moncontour (75-80 ; Recteur) ; St Jouan de l'Isle (80-90 ; Rec-teur) ; St Servan (90-94 ; Aumônier) Pleurtuit (94-01 ; Aumônier) ; Langonnet (02-13 ; Retraite)

Le P. Jean Mordel nous a quittés samedi matin. Il attendait cette heure depuis long-temps. Il disait souvent qu'il voulait partir au paradis. Nos avons eu la joie de fêter ses 99 ans le 10 février en espérant le voir centenaire, mais ces dernières semaines il a décli-né tout doucement.
Né à Plénée Jugon dans les Côtes d'Armor, Jean Mordel a vécu dans une famille de 7 enfants. En 1933, il rentre au noviciat à Orly et il est ordonné prêtre en 1942. Jean est d'abord nommé instituteur à Landudec dans le pays bigouden où il ne fera que deux ans. Il n'en gardera pas un bon souvenir.
En 1945 c'est le départ pour Madagascar. Il est affecté à Fénérive pour quelques années avant de prendre ensuite la responsabilité de la mission d'Ambato Ndrazaka. Là, il ma-nifeste très vite ses talents de grand constructeur. Le 2 février 1952, pose de la première pierre du collège Saint Joseph, que l'on nommera aussi Collège P. Mordel. Dans la mis-sion d'Antalaha, il terminera la construction d'un autre collège commencé par le P. Ber-claz, spiritain suisse. Missionnaire très actif, il s'occupera avec le F. Romuald à Soanie-rama Ivongo d'une grande plantation appartenant au diocèse.
Mais quelques différends avec l'évêque le décident à rentrer définitivement en France. Il s'investira désormais dans le diocèse de Saint Brieuc -son diocèse d'origine- comme recteur de Bréhan-Moncontour et ensuite de St Jouan de L'Isle. Il y mène une pastorale assez traditionnelle et sa dévotion à la Vierge Marie le conduit à porter une attention particulière à différentes apparitions.
Il termine son service pastoral d'abord dans une petite communauté vieillissante de reli-gieuses à St Servan puis dans une maison de retraite à Pleurtuit. En 1989, alors qu'il avait 75 ans, il voulait repartir à Madagascar et écrivait dans son journal : " Je ne souhaite pas la retraite anticipée à Langonnet. Mes tendances paresseuses y trouveraient peut-être leur compte, mais le moral y prendrait sûrement un sérieux coup de vieux. "
En 2001, les responsables de la Province le persuadent enfin de rejoindre Langonnet : il a 87 ans. Ce sera une retraite bien méritée où la prière aura une grande place : le chape-let, le chemin de croix dans le parc... Il souffre dans cette vie communautaire de ne plus pouvoir entendre mais il reste malgré tout souriant et il recherche la compagnie des con-frères. Il était plein d'humour et toujours en bonne santé. Mais depuis déjà quelques an-nées, il désirait rejoindre la Vierge Marie qu'il a tant vénérée.
Jean nous a quittés au début de la semaine sainte alors que nous nous préparions à célé-brer le Christ ressuscité, le premier à avoir brisé le carcan de la mort, Lui qui nous a an-noncé qu'avec Lui et comme Lui nous ressusciterons. Alors, malgré la peine qui nous étreint, restons baignés de l'espérance pascale.
Michel THOMAS
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