Le Père Étienne MORIN,
1848-1887.


Étienne Morin est né le 12 mars 1848 à Flée, par Semur-en-Auxois. Porté sur les fonds baptismaux le lendemain de sa naissance, le jeune enfant devint dès lors l'objet tout spécial du dévouement de sa pieuse marraine, Françoise Morin, sa tante, qui se chargea des frais de son éducation cléricale jusque et y compris son noviciat. Tout faisait présager qu'il marcherait sur les traces de deux excellents prêtres, ses oncles paternels, qui furent et moururent l'un après l'autre, curés de la paroisse de Saint-Loupde-la-Salle en Saône-et-Loire. Mais après quatre années au grand séminaire d'Autun, et déjà sous-diacre, il demanda à se présenter au noviciat de Chevilly le 8 juin 1869. Son supérieur, M. l'abbé Picard, vicaire général, rendait de lui ce témoignage : "M. Morin a des talents, une vertu solide, une grande ouverture de cœur, un excellent caractère, il aime l'étude. Il deviendra, sous votre paternelle et sage direction, un fervent religieux, et nous nous réjouissons d'avance du bien qu'il fera dans votre vénérable congrégation." Ces espérances ne devaient pas être déçues.

Prêtre le 9 juillet 1871, il fit profession le ler octobre et reçut son obédience pour le séminaire-collège de la Guadeloupe. Il y fut bientôt chargé de la classe de rhétorique, ainsi que des cours de physique et de chimie ; et, comme son dévouement égalait sa facilité de travail, on lui confia de plus le soin de préparer les élèves au baccalauréat. Il s'acquitta de ses fonctions avec grand succès. Ce qui lui valut une grande réputation, dans la ville et dans toute la colonie.

A l'intérieur de la communauté, le P. Morin était un modèle de régularité et en même temps un excellent confrère. Grâce à lui, les récréations étaient réjouies par une agréable gaieté, qui faisait oublier tous les petits ennuis du moment. Aussi, dès l'expiration de ses premiers vœux, fut-il admis aux vœux perpétuels, qu'il émit à Basse-Terre, le 16 avril 1876. Personne n'aurait soupçonné qu'il n'avait plus qu'une dizaine d'années à vivre!

Atteint d'une laryngite tuberculeuse, les deux poumons également malades, c'est une phtisie rapide qui a hâté ce dénouement fatal. Il est mort à Chevilly le 6 octobre 1887, à l'âge de 39 ans.

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