Le Père Etienne MORIN
décédé à l'hôpital de Villejuif (94), le 19 octobre 1995, âgé de 65 ans
inhumé à Chevilly, le 21 octobre


Né : 11.10.30 à Colombes (92). Profè3: 08.09.54 à Cellule. Prêtre : 07.07.56 à Chevilly. AFFECTATIONS - Bangui : Sibut (57-61), Bambari (61-67); Bria, curé (68-72); Ippy (73-74). France : DIAM Ouest (74-77). Bangui : Bambari, curé (77-80); procureur: Bangui (81-83), Bambari (84-87). France: Allex, économe (87-94). Bangui: procureur (94). France : Chevilly (94-95).

Le Père Etienne Morin a laissé peu de traces dans son dossier. : Séminariste à Versailles, il a été tonsuré en 1951, avant d'aller en A.E.F. comme militaire. A Brazzaville il a connu les spiritains. Déjà il pensait à les rejoindre, quand un incident tragi-comique (quatre jeunes gens surpris à 23h3O à réviser ensemble pour leurs examens ... ) l'a fait exclure du séminaire en 1953 et lui ouvre le noviciat. Il achève ses études à Chevilly et à Lille et part pour Bangui en 1957.

Par la suite, nous ne disposons plus que du relevé de ses divers postes. Après plusieurs années de ministère, on l'affecte au matériel, car il y est doué : rigoureux, ordonné, précis. Le matériel empiète forcément, mais exagérément à son goût, sur l'apostolat.

Le service de la Province le fixe à Allex, comme économe. C'est alors, semble-t-il, que se manifeste le mal - un cancer - qui devait l'emporter. On le soigne et il repart en RCA, comme procureur. Ce fut court. Le rapatriement s'imposa très vite.

Laissons la parole au P. Soyer : "Je n'ai guère connu Etienne, sinon depuis ce 8 novembre 1994, où j'allai à sa rencontre à Roissy pour le conduire directement aux urgences... Dès lors, j'ai été témoin de son combat, de ses résistances et peu à peu de sa pacification. Il avouait : "J'ai tout fait pour éviter de rentrer, pour retarder ce retour. Mais à la fin je n'en pouvais plus". Il entrevoyait la guérison. "Ça va aller maintenant. Dans deux mois je serai à Bangui". Mais ce fut la chimiothérapie, puis l'ablation d'un poumon-. - Le séjour en clinique se prolonge. Etienne se rebelle : "C'est dur. Ils m'ont mutilé. Etait-ce nécessaire ? Il luttait encore, avec une véritable rage de vivre. Pendant l'été, c'est le choc d'un bilan de contrôle : le mal n'a cessé de s'étendre. Alors Etienne dit simplement : "Je vais demander au médecin combien de temps il me donne. Et j'exigerai qu'il n'y ait pas d'acharnement thérapeutique".

La veille de sa mort, il confiait : "J'ai essayé d'être un intendant fidèle". Déjà se faisait entendre, en écho à l'essoufflement, la grande Voix : "Entre dans la joie de ton Meitre !"
P. Soyer

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