Père François MORIN,
1870-1948


Originaire de Trévérien, il était était fils de François Morin et d'Anne Veillon. Il fit ses études primaires à Trévérien, secondaires à Saint-Méen (1883-88), philosophiques à Rennes (Bellevue) et théologiques à Rennes. Ordonné prêtre le 19 mai 1894, dans la congrégation de l'ImmaculéeConception, ses supérieurs l'avaient envoyé aux facultés d'Angers pour préparer des grades en mathématiques.

Il était professeur à Quimper, quand sa congrégation fut dissoute en 1903 ; il entra alors chez les spiritains et fit sa consécration à l'apostolat à Chevilly le 6 octobre 1904.

D'abord missionnaire à Diégo-Suarez (Madagascar), il passa ensuite à la Guadeloupe et à Haïti, pour enfin venir à St-Alexandre au Canada en septembre 1917. Bien qu'alors âgé seulement de 47 ans, il portait déjà une belle barbe blanche.

Au collège de Saint-Alexandre, ses fonctions furent d'enseigner les mathématiques et les sciences, pendant 24 ans : il était bachelier ès lettres, bachelier ès sciences et maître ès arts. Durant ,ce temps, ce ne sont pas seulement les philosophes qui ont bénéficié de ses leçons, mais, au moins dans le début,, un peu toutes les classes. Il fut un de ces hommes modestes, travailleurs, et cultivés qui font la solidité d'une maison d'enseignement secondaire. Professeur compétent et clair, il a préparé un grand nombre aux examens du baccalauréat.

Ses frères en religion ont toujours trouvé en lui un conseiller avisé, un confrère aimable, fin, d'un savoir encyclopédique, qui préférait se dépenser dans le silence d'un rébus ou d'un mot croisé, plutôt que dans une conversation brillante. En toute simplicité, il prenait sa part des joies et des tristesses communes. Nous l'avons toujours connu comme un religieux modèle : régulier, au point que son absence d'un exercice commun causait des inquiétudes ; modeste, au point d'accepter des charges intérimaires de supérieur, malgré sa grande répugnance, et de se laisser conduire comme un enfant dans ses dernières années.

Les païens qu'il a convertis, les jeunes gens qu'il a formés, les vocations qu'il a attirées par sa vie modèle, lui donnent bien des titres à la récompense ; les souffrances intérieures de ses dernières années ont sans doute opéré cette purification nécessaire à tout homme qui paraît devant Dieu. Tout cela nous donne confiance qu'il a dû entendre à son trépas la parole agréable entre toutes : " Euge ! serve bone etfidelis, Intra in gaudium Domini. "
Père Louis Taché, supérieur provincial du Canada.

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