Le Frère Tarcisius (Jean-Louis) MOYSAN
décédé à Langonnet, le 5 janvier 1997, âgé de 84 ans
inhumé à Langonnet, le 7 janvier


Né : 24.03.12, Tiez-Meîn en Plabennec (29). Profès . 09.09.30, Chevilly.
AFFECTATIONS - Chevilly, menuiserie (28-31) ; Montana (soins et convalescence), sacristie, commissions, reliure (31-33) ; Misserghin, fleurs, sacristie, réfectoire (33-39) ; Langonnet, postulat, poulailler (40-46) ; Piré, poulailler, bÛcher (46-87) ; Langonnet, retraite "active" (87-97).

Jean-Louis Moysan avait repris à la fin de sa vie son prénom de baptême, mais en vain : pour tout le monde il était Tarcisius, sinon Tharsis. Il était né dans une famille nombreuse où les exemples de vie consacrée à Dieu encouragèrent la vocation d'un enfant pieux. Entré à Langonnet en 1924, il y passa quatre ans. Plus tard, il fit profession à Chevilly. Pendant son triennat, une pleurésie grave réorienta sa vie. Convalescence à Montana, placement à Misserghin, où en dépit du soleil algérien, des orangers, des vignes et des fleurs qu'il a aimés, une rechute l'obligea à se ménager.

A l'occasion de la guerre, il rentre en France, revient à Langonnet. Affecté au Postulat, il s'initie avec le P. François Pichon à l'élevage des volailles et aux techniques des « couvoirs ». Déjà bien expérimenté en ce domaine, on le place à Piré, en 1946, pour lancer une chaîne d'éclosion de poussins destinés à la vente. Associée aux revenus de la ferme et du jardin, cette activité devait permettre à la communauté, où se formaient les jeunes Frères, d'acquérir son autonomie financière. Le F. Tarcisius put ainsi faire naître, en quarante et un ans de présence à Piré, des millions de poussins...

Ses neuf dernières années, le F. Tarcisius les passe à Langonnet, avant tout, priant : dans l'oraison silencieuse, dans. l'assistance attentive à la sainte messe. Mais aussi, fidèle à lui-même, toujours actif, toujours serviable : le jardin, la vaisselle, l'épluchage... Attentionné, à l'affût du geste fraternel, par exemple au réfectoire, pour ses voisins de table. Avouerons-nous que ses prévenances pou­vaient paraÎtre exagérément insistantes ? Mais l'intention était si bonne ! Et la visite quotidienne de son sourire, de sa parole aimable aux malades travaillés par la souffrance et souvent par l'angoisse...

Il est parti dans un lent déclin apparemment plein de sérénité. Mais quand on a tant souhaité servir, comment ne serait-il pas pénible de sentir qu'on est devenu "inutile" ?

Repris de Francis LE GUILLOU et de Jean FERRON

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