Le Frère Antonin MURATET,
1871-1920.


Jean Muratet naquit le 1er octobre 1871 à Albagnac dans la commune de Sauveterre-de-Rouergue. Durant sa jeunesse, une forte fièvre typhoïde entrava le développement normal de son corps. Il accomplit cependant avec succès ses études secondaires.

Avant d'entrer au noviciat des Frères, Jean Muratet avait fait sa philosophie au grand séminaire de Rodez. Mais il se vit refuser à la tonsure "pour être trop petit de taille". Au service militaire, il fut refusé pour le même motif. "Suis-je trop court pour les Noirs ?" écrivait-il avec bonne humeur au Supérieur général, "Il faut avouer que je le suis fameusement. N'importe, si plus tard on fonde une mission chez les Pygmées, c'est là que vous me choisirez une place, j'en suis sûr. D’ici là, qu'un poste se présente pour un homme de ma taille, je suis d'avance à votre disposition."

Ses désirs furent bientôt exaucés. Ses premiers vœux achevés à la communauté de Mesnières, il obtint, à l'occasion de l'émission de ses vœux de cinq ans, d'être envoyé à Madagascar. En 1895, lorsqu'il passa au noviciat des Frères, il avait déclaré son goût pour la sculpture sur bois et avait pris en main le ciseau et le burin. De sculpteur il devint menuisier en mission, et au besoin relieur. A ces deux titres il rendit de très réels services aux stations auxquelles il fut attaché : Majunga, Marovoay, Maevatanana et Diégo-Suarez. Rentré en France en 1913, il fut affecté à Misserghin en Algérie. Sa petite taille le préserva de la mobilisation ... jusqu'au 15 septembre 1915, date à laquelle il fut incorporé au 21 Zouaves !

Après la guerre, âgé de 48 ans, il reçut une nouvelle obédience pour la mission de Lambaréné au Gabon. Malheureusement, embarqué sur le paquebot l’Afrique, il disparut en mer, le 12 janvier 1920, au large de l'île de Ré, en compagnie de Mgr Jalabert, évêque de Dakar, de neuf prêtres et de cinq frères de la congrégation du Saint-Esprit.

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