Le Père Urbain OLIVIER,
1882-1908.


Dans sa demande de consécration à l'Apostolat, le P. Olivier écrivait à Mgr Le Roy : " Je remets mon sort entre vos mains ; l'obédience que vous me donnerez, je la regarderai comme m'étant donnée par Dieu Lui-même, et je vous promets de travailler de toutes mes forces."

En le voyant partir, ses confrères du scolasticat, qui avaient apprécié son humeur toujours égale, sa franche amitié, son entrain, sa piété solide, et qui presqu'à l'unanimité enviaient sa santé florissante, auguraient pour lui d'une longue carrière apostolique bien remplie. Avant qu'une année ne fût écoulée, le cher Père était mort !

Né le 3 août 1882 à Vaureilles, Urbain Olivier entendit de bonne heure l'appel de Dieu. Au soir de sa première communion, il déclara " Je serai missionnaire. En 1894, le P. Laval, de la Guadeloupe, passa par Vaureilles. Au presbytère, il vit le jeune Olivier qui commençait l'étude du latin ; et en octobre de la même année, il le faisait admettre à l'école apostolique de St-Joseph à Seyssinet. Le 20 décembre 1899, Urbain Olivier prenait la soutane à Cellule, et le 30 septembre 1901, à Grignon, il prononçait ses premiers vœux.

Sans rien perdre jamais de sa belle humeur, il fit vaillamment son année de caserne ; puis il revint à Chevilly, où il reçut les saints ordres. Prêtre le 28 octobre 1906, il fit, le 14 juillet 1907, sa consécration à l'Aposlolat et partit pour la Guinée française.

Le P. Quillaud, supérieur de la mission de Boffa, où le cher défunt travailla, nous a communiqué sur ses derniers moments les renseignements qui suivent :

" C'est hier soir, 27 juin 1908, à 10 heures trois quarts que le cher P. Olivier nous a quittés pour un monde meilleur, après quelques instants seulement d'agonie. Le 10 ou le 11 juin. il était revenu de Taboria où il avait passé près de 4 semaines. Plusieurs jours après, il se plaignait de douleurs dans les jambes. Le 21 juin, après la messe de communauté qu'il avait dite, il vint me demander une potion de sulfate de soude. Dans l'après-midi, voyant qu'il n'allait pas mieux, je lui donnai un ipéca. Le mardi, il dit sa messe et déjeuna. Dans l'après-midi, j'allai le voir dans sa chambre : le cher Père n'avait plus sa connaissance. Comme le pauvre malade n'avait rien pris depuis midi, on le fit boire un peu et on le coucha. Il eut alors une crise nerveuse, très violente ; craignant pour sa vie, je lui donnai l'absolution. Le mercredi 24, un docteur, de passage à Boffa, voit notre malade et le déclare atteint d'un accès cérébral compliqué de paralysie partielle. On lui fait des injections, on lui met des compresses d'eau chaude aux pieds, d'eau froide à la tête. C'est seulement le jeudi soir 25 qu'il reprit connaissance. La journée du vendredi est bonne, le docteur a bon espoir. Le samedi 27, le mal revient, le cher Père a une crise terrible et tombe dans le coma. A 10 heures trois quarts il expirait ; j'avais eu le temps de lui donner une dernière absolution, et de lui administrer l'extrême-onction.

" Et maintenant, il repose, le cher Père, auprès de nos anciens qui ont travaillé dans cette mission de Boffa. Lui aussi, il aurait voulu tracer son sillon dans le champ qui lui était échu en partage, dans le Koba qu'il aimait, et où il avait réellement bien commencé. Il avait fait quelques baptêmes, et à m'en parler, il prenait un plaisir d'enfant. Quand il aurait pu rendre de plus grands services, quand il commençait à connaître la langue, le bon Dieu l'a appelé à Lui : que sa sainte volonté soit faite !"

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