Le Père Paul ONDIA,
décédé à Pout (Sénégal), le 4 juillet 1994,
à l’âge de 69 ans.


Né en 1924, à Nkoua (Congo). Profession à Cellule, le 8 septembre 1953. Ordination sacerdotale à Chevilly, le 3 octobre 1954. Affectations : petit séminaire de Makoua, de 1955 à 1959 ; supérieur de Makoua, de 1959 à 1962 ; mission de Ouesso, de 1962 à 1968 ; à Fort-Rousset, en 1968-1969. En France : études à l’Institut supérieur de catéchèse, de 1969 à 1971 ; animation missionnaire à Allex (1971-1973) et Bletterans (1973-1975. Au Sénégal : à Saint-Louis de 1975 à 1980 ; directeur du séminaire, de 1980 à 1989 ; paroisse sainte-Thérèse de Louga, de 1990 à 1994.

Paul Ondia est né de parents encore païens, mais qui l’ont fait baptiser presque immédiatement. Après les études primaires et secondaires sur place, entré en 1947 au séminaire régional, il y fut un sujet brillant : « Intelligence vive et intuitive, mais touffue et brouillonne, avec un fond de tempérament violent et impétueux. » Lumières et ombres sur sa vie entière…

A 28 ans, déjà minoré, il demande à devenir spiritain. Mgr Verhille se rend, avec sans doute le secret projet de le reprendre bientôt à Fort-Rousset et de ne point le lâcher. Le P. Ondia qui caressait l’espoir d’être envoyé en mission hors du Congo, dut, de 1955 à 1969, y rester, non sans drame intérieur. De 1969 à 1975, il put se renouveler en France, au service de la province. Mais « l’affectation de spiritains africains en dehors de leur diocèse d’origine est un excellent témoignage d’esprit missionnaire » ; son désir d’apostolat à l’extérieur fut enfin exaucé.

Il partit pour le Sénégal. Pendant près de vingt ans il y mit à profit son expérience de pasteur en paroisse et de formateur au séminaire. C’était un homme de cœur, fidèle à ses amitiés, attentif aux malheureux, intransigeant devant les demi-mesures dans sa prédication parfois rude et incisive.

Il a voulu être spiritain ; il l’a été passionnément. Il a voulu l’être de façon plus concrète et significative : il a quitté son pays à 50 ans, pour se mettre au service de la Mission au Sénégal.

Il semblait prévoir sa mort dont un accident a peut-être masqué la cause véritable (incident cardiaque ? coma diabétique ?). Ses funérailles ont montré, non seulement combien le Sénégal, qui garde sa dépouille, l’avait adopté, mais aussi par une importante délégation officielle, que le lointain Congo n’avait pas oublié un concitoyen qui était resté de bon conseil dans les récents événements. -
Gérard Vieira et Joseph Lambrecht - PM, n° 202.

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