Le Frère Adelphe (Charles) OSTERMANN
décédé à Saverne, le 9 février 1999, âgé de 84 ans


Né: 15.12.14, à Wolschwiller (68) - Profès : 10. 12.35, à Neufgrange
AFFECTATIONS:
Neufgrange, aide-jardinier (35-36) ; Saverne, aide-cuisinier, factotum (36-49) ; Wolxheim, cuisinier (49-52) ; Saverne : propagandiste (52-59); portier (59-63); jardinier (63-70); services divers (70-99)

Charles Ostermenn est né dans un tout petit village de l'extrême sud de l'Alsace, tout contre la frontière suisse. Après l'école primaire, avec le désir de devenir- prêtre missionnaire, il poursuit ses études à Blotzheim et à Saverne. En 1934, une méningite lui interdit l'application intellectuelle et lui barre la route vers le sacerdoce. Qu'à cela ne tienne ! Il se fera frère missionnaire. Après sa profession, il reste un an à Neufgrange, pour un " triennat " bien bref, où le jeune profès est occupé au jardin, à la porcherie et à l'entretien. En 1936, il arrive à Saverne, où il restera toute sa vie. Dans cette continuité, s'insère une parenthèse de trois ans (1949-1952) : il participe à la fondation et à l'installation de la maison Saint-Léon, nouvellement acquise à Wolxheim.

A Saint-Florent, de 1936 à 1949, il remplit la fonction de cuisinier, avec les FF. Eustache et Wilfrid. A partir de son retour définitif, en 1952, il assume diverses fonctions essentielles à la vie d'une école et d'une communauté : il est tour à tour, et parfois en même temps, portier et jardinier, il s'occupe de la vaisselle, de la porcherie, des poules et des lapins. Le matin, des surprises parfois l'attendent : des visiteurs nocturnes ont vidé le poulailler ou le clapier, sans laisser d'adresse. Désagréments qui ne décontenancent pas, ou tout juste, son égalité d'humeur.

Comme plusieurs de ses confrères à cette époque, Frère Adelphe était connu partout aux alentours, car il parcourait les villages : pour quêter des pommes de terre ou des oeufs auprès des paysans plus riches ou plus généreux de produits agricoles que d'argent, ou pour chercher des abonnés à l'Echo des Missions ou des amateurs du Calendrier. Ce qu'on appelait pompeusement la propagande.

Tout ce dévouement dans l'ordre matériel ne l'empêchait pas de consacrer énormément de temps à la prière. Sans parler de sa fidélité aux exercices communs on pouvait, avec quelque indiscrétion peut-être, le surprendre après souper : son oraison remplissait le silence de la grande chapelle, car il s'oubliait à chanter à tue-tête les louanges du Bon Dieu ou une hymne à Notre-Dame. Sa fidélité au Seigneur, étalée sur un demi-siècle dans le service de l'Ecole des Missions, a été la forme imprévue de réaliser l'idéal- de sa jeunesse.
Jean Litschgi

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