Le Père Clément PERRAUD,
1850-1905


Clément Perraud était né le 22 mars 1850 à Marzan, dans le doyenné de La Roche-Bernard. Il fit ses premières études au petit séminaire de Ste-Anne d'Auray. Il était en 1870 au grand séminaire de Vannes, lorsqu'un jour Mgr Bécel se présenta devant les élèves réunis et leur adressa ces mots : " Mes chers amis, la patrie est en danger. Je permets, à tous ceux qui n'ont pas reçu les ordres sacres, de s'engager dans l'armée. Après la guerre, je saurai reconnaître leur dévouement." Quatorze séminaristes, parmi lesquels se trouvait le jeune Perraud, s'engagèrent dans les zouaves.

Rentré après la guerre au grand séminaire, pour y reprendre ses études théologiques, l'abbé Perraud fut promu au sous-diaronat le 20 décembre 1873, et au diaconat le 28 février de l'année suivante. Mais désirant se consacrer au salut des âmes abandonnées, il sollicita peu après son entrée dans la congrégation du Saint-Esprit. Ordonné prêtre à Chevilly le 28 octobre 1874, il fit sa profession religieuse au mois d'août 1876 et reçut dès lors son obédience pour l'île Maurice.

Attaché d'abord au collège St-Louis, le P. Perraud forma pendant cinq ans d'excellents élèves. Il savait se faire respecter et se faire obéir, tout en se faisant aimer.

Il sortit du collège pour aller travailler comme missionnaire d'abord àSainte-Croix, puis -a la cathédrale. Envoyé ensuite comme curé àSouillac, il y resta dix années, et fut ensuite nommé supérieur de l'importante communauté de St-François Xavier à Port-Louis. C'est là que, en septembre 1903, il fut brusquement frappé, au sortir du confessionnal, par la maladie qui devait le conduire lentement à une fin prématurée. Il est douloureux de penser qu'une carrière qui pouvait être encore féconde ait été si tôt brisée. Son ministère était en effet béni de Dieu, et opérait fréquemment des merveilles de transformation dans les âmes.

Le P. Perraud était doué de grandes qualités, notamment des qualités natives du Breton, la fermeté, l'indomptable énergie. Aussi ses entreprises étaient­elles généralement couronnées de succès. Quand une bonne cause était en jeu, il se montrait volontiers militant ; et sa franchise aurait été rude, si une grande bonté ne l'avait tempérée.

Tous ceux qui ont connu cet excellent religieux, qui ont pu apprécier son zèle et son dévouement, conserveront pieusement sa mémoire.

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