Le Père Jean-Marie PIALOUX,
1918-1949.


Né le 6 juillet 1918 à Barlières, commune de Boumoncle St-Pierre, Jean-Marie était le fils aîné des cinq garçons du colonel Gustave Pialoux et de Noémie son épouse. Le 4 décembre 1940, voici comment il se présente dans sa demande de profession à la fin de son noviciat:

"C'est l'histoire que raconta un jour notre instituteur d'un de ses amis d'enfance, devenu Missionnaire en Chine, qui fut l'origine de ma vocation Apostolique ; quoique ce ne soit que deux ou trois ans plus tard que j'éprouvai le premier attrait pour les Missions.

"Je fis une bonne partie de mes études au Collège de Versailles, mais, arrivé en seconde, je me trouvai incapable de suivre ma classe. Je demandai alors à entrer à Cellule où l'on me plaça d'office en quatrième.

Enfin en 1938, après avoir terminé mes études classiques, j'entrai au Noviciat." Bachelier à 20 ans, profès à 22 ans, sa vocation s'est approfondie et ne connaîtra aucun fléchissement. Son ton est ferme quand il continue sa lettre : "Ayant complété mon Noviciat, je viens vous assurer que je connais et accepte toutes les obligations de la Vie Religieuse et de la Vie Apostolique telles que l'une et l'autre se pratiquent dans la Congrégation. D'autre part j'affirme agir de ma pleine volonté et initiative, vouloir avancer aux Saints Ordres, et avec l'intention ferme et réfléchie d'accepter pour toujours l'État Clérical dans la Vie Religieuse. Aussi je me permets de vous demander la faveur de faire profession dans la Congrégation."

Prêtre le ler juillet 1945, il était l'année suivante prêt à se consacrer à l'Apostolat. Dans sa lettre du 30 mai 1946, il chante son bonheur des grâces divines reçues durant sa formation et de la vie nouvelle qui s'ouvre devant lui "bonheur de donner aux âmes toutes les grâces reçues et de les former à la ressemblance du Christ. Cette spiritualité de la Confiance et de l'unique regard tourné sur Dieu qui est celle du Vénérable Père Libermann et de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, c'est elle qui a travaillé mon âme, et c'est elle que je voudrais enseigner aux âmes que je pourrai avoir un jour à diriger."

Envoyé en Guinée il fut affecté à la mission de Kankan. Il comprit très vite que dans cette grande ville profondément musulmane il devait donner sa vie dans la prière et le sacrifice. C'est dans les eaux du Milo, affluent du Niger, que son offrande définitive fut réalisée le 24 avril 1949. Un de ses confrères le décrit parfaitement : "Sa douce charité, son esprit pacifique, sa profonde et puissante piété, l'ardeur apostolique de son âme, sa parfaite loyauté, sa candeur religieuse étaient connus de tous. Partout où il a passé, il a répandu la bonne odeur du Christ en se donnant au maximum à toutes les tâches qui lui furent confiées. Il fut, dans tout le sens du mot, le serviteur fidèle dans les petites choses comme dans les grandes."

Dans sa dernière lettre à ses parents il écrivait : "Un jour au Ciel, nous nous réjouirons de tout ce que nous aurons souffert, car c'est dans la souffrance que le Bon Dieu forme peu à peu les âmes qu'il veut toutes pour lui."

Le Père Pialoux est le premier missionnaire inhumé à Kankan. Nous aimons àpenser qu'il n'est pas pour rien dans le fait que l'année suivante, en 1950, Rome érigeait Kankan en Préfecture Apostolique, et que c'est auprès de sa tombe que, le 12 février 1994, Mgr Vincent Coulibaly a été ordonné premier Évêque du diocèse de Kankan.

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