Le Père Cado PICARDA,
1854-1885


Le P. Cado Picarda, né à Meslan le 17 août 1854, prit, jeune encore, la résolution de suivre l'exemple de ses trois frères aînés fut admis au postulat avec ce pronostic - "Un Picarda ne peut être qu'un bon scolastique ; il n'y a donc pas à hésiter à son sujet." Ordonné prêtre en 1876 avec dispense d'âge, il fit sa profession religieuse le 26 août 1877.

Après deux ans de professorat à Langonnet, il fut envoyé, en la même qualité, à l'île Maurice dans l'Océan Indien, au mois de février 1880. la suppression du collège, il obtint enfin la faveur d'aller se dévouer en Afrique, vers laquelle se portaient depuis longtemps tous ses vœux. Il reçut son obédience pour la mission du Zanguebar., au mois d'octobre 1881. On verra par la lettre suivante du P. Sacleux, avec quel zèle, quel courage et quelle générosité, il s'est dévoué, jusqu'à la fin de sa carrière.

Mon Très Révérend Père, le bon Dieu a pris parmi nous une nouvelle victime. Le P. Cado Picarda, supérieur de notre station de Mandéra, a quitté cette terre, le jeudi 13 octobre. J'ai été avec lui à Mandéra, en 1882 et 1883 ; et je sais comment il prenait à cœur le ministère apostolique. C'était vraiment une âme d'élite ; et c'est parce qu'il était tel, que le bon Dieu, sans doute, l'a trouvé mûr pour le ciel.

Mgr de Courmont l'avait appelé à Zanzibar, afin de m'aider ici pendant l'absence du P. Le Roy, qui devait accompagner l'évêque dans un voyage d'exploration. Le P. Picarda arrivait ici, à Zanzibar, le 20 septembre. Il souffrait un peu d'une fièvre bilieuse, déterminée sans doute par un état d'anémie provenant de ses six années de mission, dont deux à l'île Maurice et quatre au Zanguebar. Quand il se sentit plus mal, il demanda les derniers sacrements. "Je me sens mourir", me dit-il simplement.

Bien que le P. Picarda fût à peine connu à Zanzibar, tous les catholiques de la ville, tout le personnel du consulat de France, et la plupart des Français et protégés français assistèrent à la cérémonie des funérailles ; deux ministres protestants anglais, de la secte des ritualistes, vinrent au cimetière.

Sa mort est une grande perte pour la Mission. Mgr de Courmont n'apprendra cette douloureuse nouvelle qu'à son arrivée ; et quelle ne sera pas sa douleur

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