Le Père Léopold PILLU,
1846-1910


Léopold Pillu naquit à Villeneuve-sur-Yonne, au diocèse de Sens, le 21 septembre 1846. Il avait un frère aîné ; deux autres frères et une sœur plus jeunes que lui, devaient compléter la famille. Ses parents ne tardèrent pas à venir habiter Paris et s'installèrent rue Tournefort. Ainsi le jeune Léopold grandit dans le voisinage immédiat de la rue Lhomond. Il suivit l'école des Frères du quartier; le 1er juillet 1858, il fit sa première Communion et reçut le même jour le sacrement de Confirmation. Il fut ensuite placé comme apprenti chez un graveur et développa dans ce travail un goût artistique très fin.

De bonne heure, il entra au patronage de Sainte-Mélanie (1859), et ne tarda pas à s'y faire distinguer par sa bonne conduite, sa piété et l'aménité de son caractère. Il avait comme directeur le P. Xavier Libermann, puis le P. Barillec. Après une retraite à Chevilly, il entra comme postulant au petit scolasticat de Cellule, -au commencement du mois d'août 1870. Il avait 24 ans. Il réussit à s'adapter au milieu des jeunes. Au grand scolasticat à Langonnet et au noviciat à Chevilly, il se sentit plus aisément dans son élément. Il reçut l'ordination sacerdotale le 23 décembre 1876 et prononça sa profession religieuse le 26 août 1877.

Affecté à la Guadeloupe, il arriva à Basse-Terre le 18 novembre. Il y travailla jusqu'en 1889, dans les fonctions les plus variées comme professeur de différentes classes et de diverses matières lettres classiques, anglais, mathématiques et sciences naturelles directeur des Enfants de Marie et responsable du Catéchisme de première communion. Partout il donna satisfaction par son travail généreux, sa patience et sa bonne humeur habituelle.

Sa santé nécessitant des soins, il resta ensuite en France et fut placé à l'institution du Saint-Esprit à Beauvais. D'abord professeur de quatrième puis de troisième, il fut, au bout de trois années, nomme curé de Montville, localité où la tradition veut que l'apôtre du Beauvaisis, Saint Lucien, ait été martyrisé. Mgr Fuzet, alors évêque de Beauvais, voulait y faire refleurir un pèlerinage. Deux ans après, le P. Pillu fut nommé aumônier de pensionnat des Frères de la rue de la Madeleine, pour le ministère des enfants et des jeunes gens. Mais l'année suivante il dut revenir au collège de Beauvais. En décembre 1903, hélas, les décrets de M. Combes nous obligèrent à abandonner l'enseignement à Beauvais. C'est à la maison mère, comme adjoint au P. Barillec, que le P. Pillu termina sa vie missionnaire. Une attaque de paralysie l'emporta brusquement, le 16 novembre 1910, à 64 ans. A la demande de sa famille, il fut inhumé au cimetière de Gentilly, auprès de ses parents. Sa vie modeste, régulière, laborieuse demeure un exemple, voilà pourquoi sa mémoire reste en bénédiction.

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