LE PÈRE FRANÇOIS PINUS


Né : 6 novembre 1927 à Paris (VIe)
Profès : 8 septembre 1947 à Cellule
Prêtre : 5 octobre 1958 à Chevilly-Larue
Décès : 7 février 2021 à Chevilly

AFFECTATIONS :
GABON :
Libreville (1960-1962 : professeur au Collège Bessieux. 1962-1990 : Directeur du Centre Professionnel d’Apprentissage (CPA). 1963-1977 : vicaire à la cathédrale. 1966-1977 : Directeur du Centre catéchétique. 1970-1977 : Directeur de la Caritas). FRANCE : Paris - Rue La Fontaine (1990-1993 : aumônier à Sainte-Thérèse OAA). GABON : Moanda (1993-94 : curé) ; Port-Gentil (1994-1996 : chapelain à l’annexe Sacré-Coeur de la paroisse Saint-Louis). FRANCE : Marseille (1996-2011 : économe, ministère d’écoute à Notre-Dame de la Garde) ; Chevilly (2011-2021 : retraite).
C’est à Marseille, en 1996, que je rencontre pour la première fois François, arrivé depuis peu pour être économe de la communauté. Un service à la mesure d’un confrère dont la santé me paraît fragile. Pendant 15 ans, il va assurer aussi avec beaucoup d’assiduité un ministère d’écoute à Notre-Dame de la Garde. François a alors derrière lui un long passé missionnaire dont des traces sont toujours visibles à Libreville. Arrivé au Gabon en 1960, il crée dès 1962 le Centre professionnel d’apprentissage (CPA) qu’il dirigera de longues années. En 1967, le Gabon autorise l’accueil sur son sol d’enfants victimes de la guerre du Biafra. Pour un temps, le CPA est transformé en un immense centre d’hébergement dont François supervise, avec savoir-faire et autorité, l’organisation et le fonctionnement, en collaboration avec la Caritas, le gouvernement gabonais et l’Église locale. En 1990, des ennuis de santé l’obligent à un retour en France ; il assure un service à la chapelle Sainte-Thérèse d’Auteuil. Après trois ans, il retourne au Gabon avant de rejoindre Marseille.
Un trait de la personnalité de François : sa curiosité. Était-il curieux de tout ? Je ne sais pas. À Lille, où il étudie la théologie, il goûte aux délices des mathématiques. Son esprit toujours en éveil met au point plusieurs inventions qui permettent à sa communauté de moins peser sur le budget provincial. Un jour, à Marseille, il se passionnera pour l’informatique et créera un logiciel capable de rendre compte au jour le jour des recettes et des dépenses de la communauté. François n’appréciait pas les confrères qui croient avoir réponse à tout, les « Y a qu’à - faut qu’on » qui pensent que si les supérieurs les écoutaient davantage, tout irait mieux.
François a su adosser sa vie missionnaire au Christ, mais aussi au père Libermann dont la spiritualité l’inspirait. À Marseille, il passait de longues heures devant le Saint-Sacrement. Conscient de la diversité des charismes et respectueux de la vie spirituelle de chacun, il n’a jamais rien imposé aux autres. Pour lui, ces temps de prière silencieuse étaient une nécessité en même temps qu’un cadeau reçu de Dieu ; mais il ne voulait pas se fourvoyer sur ce rude chemin de la contemplation : il allait régulièrement se faire aider pour fonder sa quête sur le roc. À Chevilly, il m’a souvent répété : « On est bien ici ; on prend bien soin de nous. » Sa seule peur, c’était de devoir changer de chambre ou d’aller à l’hôpital. Il se sentait bien dans sa chambre, bien dans la communauté. François, sens-toi maintenant parfaitement bien auprès de ton Seigneur, en compagnie de tous les saints.
Gabriel MYOTTE DUQUET
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