Le Père Michel PLANEIX,
1841-1925


Michel Planeix est né à Beaune près de St-Nectaire, le 29 juillet 1841, d'une famille à la fois très chrétienne et des plus riches de la montagne : son père, vrai patriarche, était universellement respecté aux environs. Après ses études primaires à Besse, son oncle paternel, curé-archiprêtre de Thiers, lui donna les premières leçons de latin ; mais l'oncle mourut, et Michel revint à la ferme paternelle pour exploiter les terres sous la direction de son père. Sa vie continuait donc sans secousse ; le temps était même venu pour lui de s'établir, quand tout à coup, à la suite d'une retraite, il se décida à embrasser la vie religieuse ; il avait 24 ans. Après cette retraite chez les Jésuites de Clermont, on lui proposa d'entrer comme Frère dans la Compagnie de Jésus. Il allait accepter, quand son oncle maternel, l'abbé Gardy, curé de Villeneuve, le dirigea sur Cellule, où le Père Aubert l'accueillit les bras ouverts.

Michel entra en sixième en avril 1865. En 1873 il était ordonné prêtre et faisait sa profession spiritaine. Envoyé au Sénégal, Mgr Duret l'affecta àSt-Louis, où les confrères anciens l'accueillirent avec sympathie et le recommandèrent pour les vœux perpétuels en 1876. Il fit partie comme aumônier de la colonne expéditionnaire qui opéra en 1877 et 1878 au Fouta-Toro et sur le fleuve Sénégal. Lors de l'épidémie de fièvre jaune qui atteignit les troupes, il fit preuve d'un tel dévouement que le Gouverneur, M. Brière de l'Isle, fit de lui le plus grand éloge.

En 1878, il fut nommé curé de Gorée où il se dépensa de nouveau outre mesure. En 1882, il fut rappelé en France pour sa convalescence ce, et revint à Gorée 18 mois après. En 1886, il dut revenir et enseigna la philosophie au séminaire de Paris pendant trois années. Il reprit le chemin du Sénégal en 1889 ; cette fois il résida à Dakar pendant plus de onze ans, avant de revenir à Gorée en avril 1901.

Tourmenté sans cesse par la fièvre, il quitta l'Afrique pour toujours ; il avait droit d'ailleurs a sa pension de retraite et pouvait se reposer en paix. Successivement à Marseille, Chevilly et Langonnet, il usa sa verte vieillesse au saint ministère, à l'intérieur des communautés. Malgré son grand âge, il avait gardé toute la fraîcheur de sa mémoire. Volontiers il racontait les souvenirs de sa longue vie, plus spécialement ses souvenirs du Sénégal.

Le 22 mars 1925, à Langonnet, le P. Planeix s'est endormi de son dernier sommeil, paisiblement, en missionnaire qui, sa journée finie, va prendre un peu de repos... en priant le Seigneur d'appeler de plus jeunes, pour continuer l'œuvre d'évangélisation du monde.

Page précédente