Le Père Jean POUGET
décédé le 30 janvier 1995, à Chevilly,
inhumé à Chevilly, le ler février


Né : 18.10.25 à Gentiliy (Créteil) ; Profès : 05.10.43 à Piré - Prêtre : ol.10.50 à Chevilly.
AFFECTATIONS - France : Lille, étudiant, licence ès-lettres (51-54); Allex, professeur et étudiant, doctorat de l'Université de Grenoble (54-57). Gabon : Libreville, collège Bessieux, professeur (57-63). France : Saint-Ilan, professeur (63-64). Cameroun : Mvaa, professeur (64-65), directeur (65-67). 'Yaoundé, supérieur principal (67-74); Mbalmayo, procure et paroisse (75-83). France : maladie et convalescence (83-84). Cameroun : Yaoundé, économat du District, entraide missionnaire internationale (E.MI..) (8-1-95).

Jean, tu nous quittes et tu nous as surpris jusqu'à la fin. Tu aimais ta vie de professeur et tu étais fier de ton doctorat. Tu as aimé les belles-lettres et l'art d'écrire. Tu as été un procureur de diocèse compétent, un directeur de petit séminaire attentif ; tu as été un chef de chantier à Mvolyé, à la maison spiritaine de Yaoundé et à Kribi. Mais tu as eu le même enthousiasme pour élever des poules ou des chiens : le jardinage, la cuisine n'avaient pas de secret pour toi. Ton temps libre, c'était la préparation des coléo­ptères. Ou bien tu capturais des moustiques pour contribuer à l'étude à la Pitié-Salpêtrière du trop fameux paludisme "marteau".

Tout réussissait à Jean, et pourtant jusqu'à la fin il a gardé un cœur d'enfant, quelque chose du "titi parisien". Jean excellait à faire plaisir à ceux qu'il rencontrait et il aimait sans démonstrations verbales, mais en acte et en vérité. Jean avait un côté timide et ne se mettait jamais en avant. Il avait peur de faire de la peine, surtout dans l'exercice de l'autorité : cela fut vrai aussi durant les sept années où il fut supérieur religieux des 170 spiritains du district.

Il était attaché à sa famille, nous en faisait partager joies et deuils. Il avait une franche vénération pour sa maman. Quand il racontait une histoire un peu osée, elle lui disait de sa voix douce "Allons, Jean". Et Jean se taisait, rougissait même.

Jean avait la piété solide, profonde, mais sans ostentation aucune. Il y a quelques jours, Jean a dit à une religieuse : "Ma sœur, Dieu nous a créés pour la vie ... Il et après un long silence, il ajoute avec son clair sourire ... éternelle".

Il aurait dû être rapatrié sanitaire le 4 janvier dernier. Il refusa calmement, car il n'avait pas achevé sa comptabilité pour l’E.M.1. et il prendra l'avion quatre jours plus tard. Il me semble que Jean est tout entier dans ces deux petits faits.
Joseph BALTHASAR

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