Le Père Antoine POULAIN,
1920-1996


Lettre du P. Lopy, aux parents du P. Poulain et aux paroissiens de Melrand. " Le Père Antoine Poulain vient de nous quitter pour la maison du Père qu'il a servi admirablement pendant 48 ans en terre casamançaise.

La veille, le mercredi 31 Juillet, il a cherché lui-même son journal et le soir jusqu'à 23 heures, il a pris sa récréation avec les paroissiens. C'est le lendemain à 7 heures du matin qu'on l'a trouvé mort dans son lit. Prévenu par le sous-préfet et la police frontalière, j'ai saisi immédiatement Monseigneur Maixent Coly, évêque de Ziguinchor. Sur les ordres de ce dernier, la dépouille mortelle fut transférée à Ziguinchor et la cérémonie d'enterrement fixée pour le samedi 3 août à 10 heures.

Dès le vendredi 2 août j'ai pris la route pour Ziguinchor (155 Km) et le samedi matin, les spiritains présents sur les lieux se sont rendus à la morgue. En tant que responsable des spiritains en Casamance, j'ai fait la levée du corps et le cortège a pris la direction de la Cathédrale, où la dépouille mortelle a été exposée pendant une heure pour permettre à la chrétienté de voir pour la dernière fois le visage de leur Père et Ami: Antoine Poulain. Un moment de grande émotion !

Chers Parents, Antoine Poulain a eu ce qu'il désirait : une messe magnifique avec les deux Evêques Casamançais, une cinquantaine de prêtres, 60 religieuses et des centaines de fidèles laïcs.

Monseigneur Maixent Coly, Evêque de Ziguinchor a bien parlé rappelant l'itinéraire du vieux missionnaire dans le diocèse de Ziguinchor. Il a remercié le Père Poulain pour le travail accompli en Casamance. Il a aussi remercié la Congrégation (les Pères du Saint Esprit pour l'œuvre admirable dont tous les casamançais ont bénéficié et bénéficient encore.

Après la communion, j'ai pris la parole en disant Quand on voit ce parterre de prêtres, de religieuses, de grands séminaristes, de fidèles laies autour de nos deux Evêques, on comprend tout ce que le Père Poulain a été pour la Casamance."

Arrivé à Ziguinchor la veille de Noël 1948, il est immédiatement envoyé à Oussouye. Depuis, il a sillonné toutes les pistes de la région, pas un coin qu'il ne connaît pas : de la Basse Casamance à la Haute Casamance, en passant par le Bondial, le Boulouf et le Balantacounda. Il est mort à Tanaff en terre Casamançaise comme il l'a toujours souhaité. Son corps repose au cimetière de Ziguinchor.

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