Le Père Arthur PRINGAULT,
1862-1933.


Avec le P. Pringault nous avons perdu un confrère tranquille, aimable et enjoué, qui ne réunissait que des sympathies.

Il était né à Flers, le 31 janvier 1862. Distingué de bonne heure par son intelligence et sa piété, il fit ses études, couronnées par le baccalauréat-ès-sciences, au collège de Tinchebray, siège d'une petite congrégation diocésaine, les Prêtres de Sainte Marie. Adopté par la Société, il y entra, y fit ses études ecclésiastiques, y reçut tous les ordres et y émit pour trois ans les vœux de religion.

Employé d'abord au petit collège de Mortagne comme professeur d'anglais, de musique et de dessin, il fut ensuite transféré à Tinchebray. Mais depuis longtemps déjà, il aspirait à se dévouer dans les missions de notre congrégation. Il obtint d'entrer au noviciat de Grignon-Orly, le 23 septembre 1889.

Le P. Pringault était entré dans la congrégation pour s'y dévouer aux missions d'Afrique : il fut envoyé au Gabon. Reconnu plus apte à l'enseignement qu'au ministère, il fut chargé de la direction de l'école du Plateau de Libreville, en même temps que de l'organisation du culte, chant, musique, cérémonies et ministère éventuel à l'église paroissiale. Au Plateau également, les sœurs de l'Immaculée Conception de Castres, tiennent le pensionnat des filles. Et, à vingt minutes de là, se trouve la communauté centrale Saint-Marie, résidence du vicaire apostolique, avec le séminaire, une école professionnelle, une école primaire et des œuvres diverses. Le P. Pringault forma des élèves que se disputaient l'administration et le commerce, et qui lui restèrent profondément attachés.

Le 5 novembre 1893, il émettait les vœux perpétuels. Malheureusement, la carrière apostolique du cher Père devait être de courte durée. En 1897, il dut rentrer en France. A la suite d'une mauvaise fièvre, il avait subi une singulière diminution de la mémoire, et il n'était plus capable d'un sérieux travail intellectuel. En retraite à la maison mère, il rendit service dans la mesure de ses moyens : harmonium à la chapelle et dactylo au secrétariat général. Enfin, chaque matin, il allait célébrer la messe de communauté chez les sœurs de Saint-Joseph, rue Méchain. Le moment venu, il dut se retirer à l'abbaye de Notre-Dame de Langonnet ; mais auparavant il laissa, dans son dossier personnel, sa notice nécrologique, ainsi rédigée avec humour:

Naquit à Flers, fut au Congo, ... Y baptisa et maria.
Puis, à Paris, fut dactylo, ... Et finalement décéda.
Il est mort pieusement, le 4 juillet 1933, à 71 ans et 6 mois.

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