Le Frère Alphonse QUEMENEUR
décédé à LANGONNET, le 16 juin 1983, à l'âge de 83 ans


En ce 16 juin 1983, c'est une grande figure missionnaire qui disparaît. Le Frère Alphonse QUEMENEUR est né le 18 février 1900 à Brelès, dans le Finistère, non loin de l'océan. Très jeune, il connut les travaux des champs, ses cinq frères ayant été mobilisés au cours de la guerre de 1914-1918. Puis vint la période du service militaire : c'est à ce moment que s'éveille en lui la vocation missionnaire. Au cours d'une visite chez l'aumônier, à Vannes, il découvre un petit fascicule sur les « Frères coadjuteurs », écrit par Monseigneur Le Roy. Désireux de « voir » et de « vérifier » ce qu'il avait lu, il vient passer quarante-huit heures à Chevilly. Il prie beaucoup et se met sous la protection de la Vierge, puis la décision est prise : il sera missionnaire. C'est en reconnaissance à Marie qu'il a demandé, avant de mourir, de chanter le Salve Regina au cimetière.

Le Frère Alphonse entre au noviciat de Chevilly en 1923. Le 7 mai de l'année suivante, il fait sa première profession. De 1924 à 1929, il exerce le métier de maçon. C'est à ce moment-là qu'il reçoit son affectation pour le Cameroun. A ses yeux, les qualités de cultivateur ne lui paraissent pas suffisantes en mission. En revanche, il saura très vite développer ses talents de maître d’œuvre et même de menuisier qui feront de lui un véritable architecte. Mais le Frère s'intéresse aussi à la musique, car tout peut être utile en mission.

De 1929 à 1937, on le trouve à Akono. Parmi les diverses constructions qui ont été entreprises, celle de la «cathédrale», véritable chef-d'oeuvre, fait encore l'admiration de bien des architectes. Dans diverses missions, on aura recours à ses compétences pour lancer de nouveaux chantiers.

Le Frère part alors pour la Martinique où il travaillera de 1938 à 1941 ; il est en Guyane de 1941 à 1944~ A partir de cette époque, épuisé, il doit rentrer en France pour un repos de deux ans. Et c'est à nouveau le départ en mission, mais cette fois-ci pour Madagascar. Dans le diocèse de Majunga, il dirigera de multiples chantiers dont celui de la construction de la cathédrale.

Les mérites de ce travailleur infatigable seront reconnus et officiellement récompensés. Déjà, en 1938, il est fait chevalier de l'Ordre de l'Étoile Noire du Cameroun et, en 1963, chevalier de l'Ordre national de l'État malgache.

En 1965 vient pour lui le moment de prendre une retraite bien méritée. Avant de se retirer définitivement à Langonnet, il passera cinq années à Mortain. Les épreuves ne lui manqueront pas. Il devient de plus en plus aveugle et sourd. Ces handicaps affecteront fortement son moral, au point de souhaiter parfois la fin de cette existence. Il s'est éteint dans la paix du Seigneur, le 16 juin 1983.

Ses amis, sa famille et ses confrères n'oublieront pas l'exemple de sa fidélité à sa vocation et sa dévotion à la Vierge Marie par la récitation quotidienne du Rosaire.

Le Frère Alphonse repose désormais dans le cimetière de la communauté auprès de ses confrères qui l'ont précédé et qu'il a si souvent désiré rejoindre, dans les dernières années de sa vie.
Robert LEIN

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