Père Anthony QUINN
Décédé le 24/12/2001


né le 10 /04 /1918 à Windermere (Lancaster ; 1° vœux 8 /09/ 1938 à Orly ; vœux perpétuels à Castlehead, le 08/ 09 / 1941 ; ordonné diacre à Castlehead, le 11 / 07 / 1943 et prêtre, à Kendal, le 31 / 10 / 1943 ; il a travaillé à Maurice et Rodrigues du 24 / 02 / 1945 à sa mort ; il est mort à la Clinique du Bon Pasteur (Rose-Hill), le 24 / 12 / 2001, âgé de 84 ans dans sa 63° année de Profession ; il est enterré à Ste Croix .

« Je pars en paix car, comme le Père Laval, j’ai toujours servi les pauvres . »

Père Tony Quinn nous a quitté dans la nuit du 23 au 24 Décembre . Lui qui avait toujours le mot pour rire, qui trouvait toujours une échappatoire à toutes les situations, a dû s’avouer vaincu devant le cancer qui l’a emporté après un mois de grande souffrance .

Il était né le 10 avril 1918 à Bowness on Windermero, à la limite de l’Angleterre et de l’Ecosse, d’une famille Catholique et Anglicane, dans un milieu merveilleux fait de montagnes et de mer .

Il parlait avec beaucoup de tendresse et d’admiration de sa famille où se mêlait le courage dans la pauvreté, le sens du travail bien fait et l’amour de l’art (musique, peinture et théâtre .

Il choisit de se faire prêtre et missionnaire dans la Congrégation du St Esprit et a fait une partie de sa formation en France, d’où la guerre de 39-45 l’a chassé . Lors de la débâcle il monta de justesse dans le dernier bateau polonais qui rapatriait les anglais … De cet épisode de sa vie, il disait simplement que le Seigneur lui a accordé 60 ans supplémentaires de vie et qu’il en rend grâces . Il avait fait un dessin pour la Vie Catholique, voici quelques années .

C’est, encore tout jeune prêtre, qu’il est arrivé à Maurice, dès que les transports l’ont permis, le 24 février 1945 . Tantôt vicaire, tantôt remplaçant, le Père Quinn a fait preuve d’une grande disponibilité et d’un grand détachement .

Mahébourg, 13 / 03 / 1945 ;
Vicaire par intérim à Rodrigues Octobre à Décembre 1946 ;
Rivière Sèche, Curé en Janvier 1947 ;
Rodrigues comme curé en Décembre 1948
Curé à New-Grove de Septembre 1949 à Juillet 1952
Après un congé en Angleterre, il part à Rodrigues le 22 / 03 / 1953 et y reste jusqu’en 1965, mis à part ses congés en Angleterre ou à Maurice .
Il est à la Cathédrale de Port-Louis d’avril à août 1967 dont il deviendra administrateur par intérim
Nouveau départ pour Rodrigues où il assiste le P. Schmith à Maréchal Training Farm le 28 octobre 1967 .

Il revient à Maurice en Juin 1968 comme vicaire à la cathédrale ; repart pour Rodrigues, dont il revient définitivement le 2 février 1972 .

Curé par intérim à St Jean

Après un congé il est à Ste Croix le 11 novembre 1972
1982 à N.D. de Fatima, à Trou aux Biches
1987 Bambou Virieux
1989 Mahébourg
1992 Vicaire à Bambou Médine avant de se retirer au Foyer Fiat en 1999 .
Sans jamais se plaindre des conditions de vie souvent précaires, il a été disponible pour toutes les tâches qui lui ont été confiées … et à la Clinique encore, il se disait prêt à servir si on avait besoin de lui !

Sur 56 ans de ministère, il en a passé 18 à Rodrigues . Il a gardé un tel souvenir de Rodrigues et de ses habitants, qu’il a continué à s’intéresser à son développement humain, social et économique … Quelle joie pour lui de rencontrer les Rodriguais établis à Maurice et de s’entretenir avec ceux qui ont contribué à préparer son avenir .

Ses dessins, ses photos sont un cadeau irremplaçable, un témoignage de son amour passionné pour cette île et pour la vie de ses habitants . Sa simplicité et sa bonhomie lui ont ouvert les portes de tant et de tant de personnes qui, beaucoup, ont construit avec lui de solides amitiés .

Depuis longtemps, il s’était débarrassé de sa voiture pour ne voyager qu’en bus et en a profité pour vivre des rencontres qui en ont marqué plus d’un, quelle que soit sa communauté ou sa race .

Nous avons perdu une mémoire vivant de plus de 50 ans de vie de notre archipel . Que sa mort soit, pour nous tous, une invitation à nous recentrer sur l’essentiel : la rencontre personnelle des autres, de tous les autres .

Vous l’avez aimé, dites-le, non avec de belles phrases un peu creuses, mais dans le témoignage d’un fait de vie qui vous habite et contribue à illuminer votre vie .[8]

Vous regrettez le prêtre, le missionnaire Spiritain ? que dix, que cent nouveaux missionnaires se lèvent !

Vous regrettez le départ de l’artiste qui a si bien croqué la vie de tous les jours ? que cent, que mille artiste se lèvent pour relever le flambeau !

Vous regrettez l’ami qui faisait le pont entre les communautés ? Que 10.000, que 100.000 d’entre nous tissent, chacun à sa manière, des liens d’humanité et de fraternité qui renouvelleront le visage de nos îles où il fera bon vivre ensemble .

Merci Tony d’avoir été ce Soleil de Dieu pendant plus de cinquante ans parmi nous . Et ton départ en pleine fêtes de Noël est signe que tu ne nous veux pas trop tristes, mais heureux ensemble … même si parfois, nous aurons à ravaler une larme .
Bernard HYM
Supérieur Principal CSSp

Page précédente