Père Roger RAUX
Décédé à Rennes le 30 janvier 2002 à l'âge de 78 ans
Né : 10/04/23, Ste Gauburge (61). Profès : 05/10/43, Piré. Prêtre : 01/07/51, Chevilly.

AFFECTATIONS : GUYANE: Saint Laurent du Maroni (51-56) ; Maripasoula (56­65) ; St Laurent (65-73) ; Cayenne (73-74). ANGLETERRE : Castehead - Manchester (74-76). USA : New-York (77-80) ; Thibodaux (Louisiane, 80-88). FRANCE : Piré (88-9 1) ; Cholet (91-92) ; Piré (1992-2002).


Le P. Roger RAUX est né dans une famille de deux enfants, de parents cultivateurs. Il avait 7 ans quand mourut sa maman. Ce décès l'a marqué toute sa vie. De temps en temps il confiait à ses amis : "je n'ai pas eu une jeunesse comme les autres, j'ai si peu bénéficié de la tendresse de ma mère". Un de ses amis me disait que Roger avait eu une jeunesse très difficile. Son père était plutôt sévère dans l'éducation de ses deux enfants. En parlant de lui, Roger aimait dire que son papa était un grand homme ; il était fer de lui mais il ajoutait qu'il le craignait beaucoup. Roger n'était pas toujours compris des autres car il donnait parfois l'impression qu'il passait par des moments difficiles : peut-être est-ce suite à ce qu'il a vécu dans sa jeunesse.

C'était un confrère intelligent, brillant en philosophie, et qui se distinguait par un esprit assez indépendant et un tempérament un peu aventurier. Son comportement laissait parfois perplexes ceux qui l'approchaient pour la première fois. Il apparaissait plutôt froid. Mais ce n'était qu'une apparence. Roger avait un très bon cœur ; il était d'une telle sensibilité, avec un fond de timidité, qu'il avait parfois du mai à être lui ­même. Roger avait beaucoup d'amis et était toujours bien accueilli dans sa commue lors de ses congés.

Nous qui l'avons connu à Piré durant le temps de sa maladie, nous avons été témoins de l'attitude d'un confrère courageux, discret et plein de foi. Si par moments il y a eu en lui une certaine agressivité dans son passé, au cours de sa longue et pénible maladie il a su trouver le chemin de la paix. Ce fut un chemin long et dur à travers la souffrance. Roger se plaignait très peu, il avait toujours peur de déranger, il était plein de délicatesse et d'attention à l'égard de ceux qui le soignaient. Et puis, Roger priait beaucoup : on le rencontrait souvent avec son dizainier, et tant qu'il a pu se déplacer, il était présent à tous les offices de la communauté.

Le jour où il a reçu le sacrement des malades à l'hôpital, il a pris les deux mains de l'aumônier pour le remercier et son visage était tout rayonnant. Deux jours après, il nous quittait paisiblement comme un bon serviteur s'en allant à la rencontre de son maître. Roger, qui avait beaucoup souffert dans sa vie, est entré dans le bonheur éternel à la suite de ses nombreux confrères qui l'ont précédé.
Père Yves BLEUNVEN