Le Père Louis RETAILLEAU,
décédé à Pointe-Noire, le 9 novembre 1955,
à l’âge de 41 ans.

Louis Retailleau, originaire de Torfou (Maine-et-Loire), était né le 7 mai 1914, d’une famille très chrétienne de six enfants, dont deux prêtres et une religieuse.

Ses études secondaires achevées, il entra, en 1933, au noviciat d’Orly, où il fit profession le 8 septembre 1934. Après les deux années de philosophie à Mortain, il fit son service militaire dans l’infanterie, à Courbevoie.

En octobre 1938, il arrivait à Chevilly pour y faire sa théologie. La situation internationale étant grave ne lui permit pas d’achever l’année : en mars 1939, il était, avec plusieurs de ses confrères, rappelé sous les drapeaux. À la déclaration de guerre, en septembre, il partit au front avec son régiment. À la tête de sa section, en mai 1940, il fut blessé, évacué sur Bordeaux et échappa à la captivité. Libéré, il rentra en octobre à Chevilly pour achever sa théologie. Il reçut la prêtrise le 5 juillet 1942, et, en juin 1943, son obédience pour Loango.

N’ayant pas, comme beaucoup de ses confrères, la possibilité de rejoindre son poste, il exerça son ministère à Segré, consacrant tout son zèle à ses compatriotes, particulièrement à la jeunesse.

La guerre terminée, il s’embarqua en septembre 1945, à Marseille, sur le Providence qui amenait la relève. Il put enfin atteindre la terre de ses rêves, le 5 octobre 1945. Mgr Friteau, vicaire apostolique du Loango, le désigna pour la mission de Mourindi, au Gabon, mais dépendante de Loango. C’est là qu’il vécut ses dix années de missionnaire, au milieu des Bapounou.

Partout où il est passé, le P. Retailleau n’a eu que des amis. De tempérament ardent, très sportif, il était fait pour la brousse, mais, en Afrique, sa santé ne lui permit pas toujours de faire tout ce qu’il aurait voulu réaliser.

Le vendredi 14 octobre, le P. Retailleau entrait à l’hôpital Sicé de Pointe-Noire ; il souffrait du foie. Vu son état, les docteurs pensaient surtout à le remonter, afin de le rapatrier. Pendant ses semaines de maladie, il a fait l’édification du personnel de l’hôpital qui s’est dévoué pour lui. Il gardait l’espoir de la guérison et écrivait encore, le matin du jour de sa mort à son frère prêtre : « Je serai à Paris dans une dizaine de jours. Viens me voir. » Le 9 novembre, vers midi, son état s’aggrava. Mgr Fauret fut appelé à son chevet. Le père reçut l’extrême-onction en pleine connaissance, mais tomba ensuite dans le coma. À 14 h. 15, il rendit son dernier soupir, entouré de ses confrères qui priaient pour lui.
- BPF, n° 79.

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