Le Père Louis RIDET,
1851-1884


Louis Ridet est né le 24 janvier 1851 à Chapaize, dans une famille aisée. Ayant perdu ses parents dès son bas-age, son grandpère maternel les remplaça et devint son tuteur. Il fréquenta l'école primaire jusqu'à sa première communion en 1863, et aussitôt commença à étudier le latin chez un curé du voisinage. Il suivit ensuite les cours du petit séminaire, et obtint son admission au grand séminaire dAutun, où il fit deux années, avant de se présenter à la congrégation.

Sa vocation fut éveillée par la visite de deux missionnaires. Tout d'abord Mgr Petitjean, originaire de Blanzy en Saône-et-Loire, qui mourut évêque de Nagazaki au Japon en 1884 ; puis le Père Horner qui parla des missions d'Afrique orientale, et conclut simplement sa conférence par un appel: "Suivez-moi. "

En 1876, durant son noviciat à Chevilly, le Père Grizard, remarquant ses maux de tête et sa contention d'esprit, demanda qu'il soit envoyé pour un stage en Martinique. Il ne réussit pas à imposer son autorité à ses élèves, mais sa santé s'améliora. Il put reprendre son noviciat en 1879, recevoir l'ordination sacerdotale et prononcer ses premiers vœux de religieux.

Affecté à la Sénégambie, il fut reçu à Dakar par Mgr Duboin, qui l'envoya à la communauté Sainte-Marie de Bathurst, où deux Pères et un Frère le reçurent avec joie. Dans ce milieu, il se donna tout entier et rayonna la charité de l'évangile de façon si ardente, qu'un colon français, qui l'a vu à l'œuvre durant plusieurs années, rédigea plus de seize pages d'une écriture serrée pour décrire le rayonnement de son ministère pastoral. Son évêque en fit un très court résumé : " Le Père Ridet est un excellent missionnaire et un très bon religieux. Il peut être cité comme un modèle. " Il est mort à 33 ans dans sa mission.

Le confrère qui l'a assisté à ses derniers moments écrit à son sujet " J'ai trouvé en lui un excellent et saint confrère, un membre attaché de toute son âme à sa vocation et à la congrégation. Mais surtout c'était un missionnaire zélé. Quand il s'agissait des âmes, rien ne lui coûtait, rien ne lui paraissait difficile, et il ne savait pas, dans ces cas, ce que c'était que s'épargner. Aussi emporta-t-il avec lui l'amour et l'estime de tous. Aux funérailles, quoique le temps fut à la pluie, notre chapelle ne put contenir toute la foule : catholiques, protestants, mahométans même, tous étaient mêlés. Les principales maisons de commerce s'étaient toutes faites représenter. On a aussi remarque parmi la foule le Révérend Nicol, chapelain anglican, qui suivit le cortège jusqu'au cimetière, qui est assez loin de la ville. Nos ouvriers catholiques voulurent à toute force murer la tombe, et pour cela ils prirent sur eux tous les frais. De plus, la population tint à ce que, outre la messe d'enterrement, deux autres fussent chantées et pour cela ils firent entre eux deux quêtes, rune chez les femmes et l'autre chez les hommes. "

Un bel exemple d'une communauté unie dans l'amitié et la charité.

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