Père Jacques ROBILLARD

Décédé à Ottignies (Belgique) le 18 septembre 2005, à l'âge de 77 ans
Né: 20/01/28, Méricourt (62). Profès : 13/10/46, Cellule. Prêtre: 4/10/53 à Chevilly.
AFFECTATIONS CONGO : Mouyondzi (54-60) ; Mfouati (60-6 1) ; Dolisie (61-64)
Mouyondzi (64-66) Pointe-Noire (67) ; Mouyondzi-Kengué (67-7 1) ; Madingou (71-79).
FRANCE : Paris (79-80, recyclage). GABON : Makokou (80-94) ; Oyem (94-96) ;
Lambaréné (96-98). FRANCE : Chevilly (98-99) ; Barjols (99-2001) ; La Londe les
Maures (2001-2004). BELGIQUE: Gentinnes (2004-2005).

Jacques était d'un caractère expressif extérieurement, boute-en-train, aimant la bonne chère, mais très discret sur sa propre vie et pas du tout enclin à mettre en avant ce qu'il faisait. Il n'était pas trop à cheval sur les convenances, les " rubriques " (certains déploraient un certain laisser-aller) mais tous reconnaissaient sa chaleur humaine, son accueil et le sérieux de sa vie sacerdotale.
Arrivé en 1954 au diocèse de Pointe-Noire, il fut affecté à Kengué-Mouyondzi, où il fut chargé d'abord des enfants des écoles. Formé lui-même chez les Coeurs Vaillants, il fut heureux de cette charge. Il devint ensuite responsable de cette mission à laquelle il resta très attaché. Il va passer encore à Mfouati, à Dolisie, un bref séjour à Pointe-Noire, à Madingou: 25 années de vie congolaise. Tous ces postes se trouvaient dans la même région, entre Brazzaville et Pointe-Noire et les spiritains s'y rassemblaient volontiers. Jacques aimait ces rencontres, il y mettait un note importante d'accueil, de simplicité, d'humour, de fraternité, et aussi de sérieux dans les discussions sur la pastorale. Dans une période rendue difficile par la politique marxiste et anti-religieuse du gouvernement, il lança le mouvement des "Samuel", pour les servants de l'autel, alors que tout mouvement de jeunesse était interdit. Pour les autorités marxistes, des enfants de choeur ne présentaient guère de danger, et Jacques sut le comprendre et en profiter ! Un peu plus tard, ce furent les groupes 'Elisa" pour les filles. Jacques s'occupait de la rédaction et de l'édition de deux bulletins pour aider les enfants à approfondir leur foi et servir l'Eglise : il en était passionné.

Après un an de recyclage et puisque, injustement, le Congo lui est fermé, il accepte d'aller au Gabon. Il va y passer presque vingt ans, là encore dans une certaine discrétion, dans les régions les plus éloignées du pays, dans des missions d'accès difficile, dont il ne sortira que rarement, tout donné à son ministère auprès des plus pauvres. La personnalité de Jacques n'était pas banale, avec ses hauts et ses bas, mais aucun de ceux qui ont vécu avec lui n'a pu mettre en doute sa foi, sa charité, la profonde conscience de sa vocation religieuse et missionnaire.
La maladie le force à rester en France en 2000, après 45 ans de vie missionnaire africaine. Il rejoint alors la fraternité de Barjols, continuant à consacrer le reste de ses forces à s'occuper des plus pauvres. Il suit la petite communauté à La Londe les Maures, puis à Gentinnes, où il termine son parcours dans la discrétion et l'accomplissement d'une vie sacerdotale et missionnaire au cours de laquelle il a fait beaucoup de bien.
Guy Pannier
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