Le Père Jean-Marie RONACH,
1815-1851


Le P. Ronac'h naquit le 9 décembre 1815 à PlounéourMénez, à une vingtaine de kilomètres au sud de Morlaix. Il suivit ses études au petit et au grand séminaire du diocèse, et fut ordonné prêtre à Quimper le 5 juin 1841. A sa demande, Mgr Graveran lui accorda son exeat pour rejoindre le Père Libermann et sa société missionnaire du Saint-Cœur de Marie, à la Neuville près d'Amiens.

Il y fit profession le 10 octobre 1847, et obtint son obédience pour la nouvelle mission de Dakar au Sénégal, où Mgr Truffet venait d'assurer la juridiction de l’Eglise sur un immense territoire : il y était arrivé le 8 mai 1847.

Le 24 décembre 1847, deux Finistériens, les Pères Ronac'h et Lebronnec s'embarquaient pour le rejoindre, avec le P. Bessieux, premier missionnaire, arrivé au Gabon le 28 septembre 18414. Ils parvinrent à Gorée le 10 janvier 1848, et y apprirent la douloureuse nouvelle de la mort de Mgr Truffet, survenue le 23 novembre 1847, après six mois seulement de séjour à Dakar! Le P. Bessieux, le plus ancien des missionnaires, dut prendre immédiatement la direction de la mission. Il fut bientôt rappelé en France, et consacré comme évêque pour succéder à Monseigneur Truffet, trop tôt disparu.

Cette juridiction, fondée par le St-Siège en 1841, s'appelait le Vicariat Apostolique des deux Guinées, et couvrait toute la côte occidentale de l'Afrique, du fleuve Sénégal au fleuve Orange en Afrique du Sud, totalisant une étendue de 7.000 kilomètres. C'est dire la grandeur de l'aventure missionnaire en Afrique au milieu du XIXe siècle.

Le jeune missionnaire, il avait 32 ans, se mit avec ardeur à l'étude de la langue, le wolof, dont il se servit à Dakar et qui lui servit ensuite en Gambie, dans cette enclave au sud du Sénégal que les Anglais avaient obtenue en 1815.

Mais après deux années de séjour, sa santé ébranlée manifesta des symptômes de tuberculose pulmonaire. Il dut revenir à Marseille et rejoindre Paris, où le Père Libermann, devenu supérieur de la Congrégation du Saint-Esprit, le reçut tendrement. Le docteur Récamier constata que seul le poumon droit était attaqué et ne désespérait pas de sa guérison. Mais le Père Ronac'h demanda avec insistance de passer l'hiver chez ses parents en Bretagne. Le Père Libermann le laissa partir à contre-cœur.

Le recteur de Plounéour l'entoura de beaucoup d'attention et relata dans une longue lettre les épisodes de sa maladie et de son agonie. Sa longue souffrance fut édifiante, comme toute sa vie le fut.

Il est décédé le 23 mars 1851. A ses funérailles, vingt cinq prêtres des environs et la foule nombreuse des paroissiens l'accompagnèrent à se dernière demeure, dans sa terre natale.

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