Le Père Julien ROUERTZ

Né : 1er mai 31 à Mondorff-Moselle (Luxembourg);
Profès : 08 septembre 54 à Cellule Prêtre : 04 octobre 59 à Chevilly;
Décès : 23 avril 2017 au Luxembourg

AFFECTATIONS: FRANCE :
Lille (60-61 ; pastorale); GUADELUPE : Pointe à Pitre (61-62 ; vicaire Sacré-Cœur); (62-65 ; vicaire Sts Pierre et Paul); FRANCE : (65-66 ; Congés prolongés); GUADELOUPE : La Désirade (66-76; Curé) ; FRANCE : Région Est (76-77 ; Ministères Divers Est) ; Paris (77-78 ; recyclage) ; Région Est (78-82 ; Aumônier militaire) ; TCHAD: Djibouti : (82-84; aumônier militaire) ; FRANCE : Région Est (84-91; aumônier militaire) ; Etting (91-99; Ministères Divers Est) ; Strasbourg (1999-2017; retraite).

Julien est né à Mondorff-Moselle, à cheval entre la France et le Luxembourg. Heureux présage pour un futur missionnaire appelé à passer tant de frontières géographiques et humaines ! De cette position frontalière, il héritera une aisance pour parler français et allemand. Jeune adolescent, il demande à partir pour Haguenau, à l’école apostolique de la Société des Missions Africaines. Après la 5e et la 4e, il revient auprès de sa famille et complète sa formation dans une école commerciale à Luxembourg. Comme tant de jeunes à cette époque, il débute tôt sa vie professionnelle, dans un cabinet d'expert-comptable. S'ensuit le service militaire, période où s'éveille à nouveau son désir de se consacrer à Dieu comme missionnaire. Sur les conseils de son aumônier militaire, il s'oriente alors vers la congrégation. À cette époque, « entrer en religion » à 22 ans était considéré comme un choix surprenant, de celui que l'on classe parmi les « vocations tardives » ! Ne pas être passé par le « moule » de la longue formation des religieux explique peut-être le caractère indépendant que Julien gardera toute sa vie, sa liberté de ton et de pensée, voire ses difficultés à se plier aux exigences fortes d'une vie communautaire. Ce qu'il me rappela lors de notre dernier entretien, quand je lui proposais de « rentrer » en communauté d'anciens.
Au terme de sa formation spiritaine, Julien Rouertz est ordonné prêtre à Chevilly-Larue. Peu après, il est envoyé en Guadeloupe, une destination qui s’explique sûrement du fait de quelques fragilités de santé. Il débute comme vicaire, puis se réalise davantage dans le contexte de la petite île de la Désirade pendant dix ans. Cette île n’est alors plus le lieu de réclusion des lépreux, mais elle en a conservé son isolement et une « population assez démunie » (lettre de 1970). Julien s’occupe de ses paroissiens et améliore leurs situations matérielles, aidant notamment à la construction d’une maison pour les religieuses.
Changement de cap en 1976: il cherche de nouveaux horizons ! Une année de reprise spirituelle à Paris l’aide à se renouveler et à s’orienter vers de nouveaux services d’Église. Il s’engage pour de nombreuses années au service des aumôneries militaires françaises, en Allemagne (Reutlingen, Neustadt, Friedrischhafen) puis à Djibouti. Probablement atteint par la limite d’âge des aumôniers militaires, en 1991 il reprend du service comme curé de paroisse dans les villages lorrains d’Achen, Etting, Kalhausen et Schmittviller, dans le diocèse de Metz où son style original surprend… parfois apprécié, parfois moins !
La dernière partie de sa vie se déroule à Strasbourg où il prend un appartement pour conserver sa chère liberté et pouvoir à la fois continuer à se cultiver beaucoup, à se ressourcer auprès de la Communauté de Jérusalem dont il apprécie la liturgie et à rendre service en paroisse. Puisse son rappel soudain auprès du Seigneur lui permettre de continuer à converser avec le Maître, comme il aimait tant le faire avec nous…
P. Marc Botzung
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