Le Père Albert ROUSSEL,
décédé à Chevilly, le 26 juin 1991,
à l'âge de 80 ans.


Né le 18 mai 1911, à Tourcoing (Nord). Profession le 18 septembre 1931 à Orly. Prêtrise le 29 septembre 1938 à Chevilly. Mobilisé en 1939, prisonnier jusqu'en 1945. Ministère à Brazzaville, à la paroisse Sainte-Anne, de 1945 à 1966. Procureur du diocèse de 1966 à 1970. À Brazzaville : paroisse de Mongali (Brazzaville), de 1970 à 1974, puis Notre-Dame-des-Victoires de Ouenzé. À la mission de Saint-Grégoire de Kingoma de 1985 à 1991.

On sait peu de chose sur la jeunesse du P. Roussel. Dans la congrégation, ses formateurs reconnaissent en lui une sensibilité de timide aux dehors froids, une vie intérieure excellente .

En 1939, affecté au Congo, il est retenu par la guerre et fait prisonnier. Que ce soit avant ou pendant la captivité, il est attentif aux âmes du moment présent, mais très fort préoccupé de l’Afrique... En 1945, libéré, il part pour le Congo, à Brazzaville, où il passera de longues années.

Laissons parler Mgr Bernard : « ll était depuis son arrivée dans le quartier populeux de Poto-Poto, où il devait rester pratiquement jusqu’à sa mort. Je l’ai vu là, bœuf attelé à la charrue, ne demandant rien d’autre que de tracer le sillon, infatigable. À toutes les activités apostoliques il était simplement fidèle, fussent-elles exténuantes. Il était là: aux catéchismes des enfants ou des adultes, visitant les malades, donnant des conseils aux ménages en difficulté, préparant les baptêmes, et bien entendu, au confessionnal autant qu’il le fallait. Si on allait le voir dans son petit bureau, face au stade Eboué, il était là, calme, parlant peu, écoutant les palabres les plus mouvementés, posant quelques questions et présidant finalement aux possibles arrangements. Il avait, humblement, le charisme du bon conseil. Nos gens appréciaient sa sérénité, sa patience et se confiaient à lui tout naturellement. Ils savaient qu’il était un homme de prière et d’intimité avec le Seigneur.

« Cet homme solide et ardent qu’épargnaient, semble-t-il, les maladies tropicales, le Seigneur allait peu à peu réduire ses forces et l’inviter à le suivre sur le chemin de la souffrance. Il fallut en 1991 le rapatrier en France. Là, à l’hôpital ou à Chevilly, nous avons trouvé Albert égal à lui-même, dans la calme acceptation de la volonté du Père et unissant sa souffrance à celle du Fils.»

Le P. Charrier a résumé ses impressions en écrivant que le P. Roussel lui faisait penser au P. Libermann : abandon, paix, union pratique, ardeur apostolique, amour des petits et des humbles, jusque dans les durs moments où l’évangélisation traîne et où le corps trahit. -
Mgr Michel Bernard et René Charrier - PM, n° 170.

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