M. PIERRE-THOMAS RUPALET
(1718-1797)


Le successeur de M. J. Lars, comme Supérieur du Séminaire de Meaux, fut M. Pierre-Thomas Rupalet. Il naquit à St-Malo, qui possédait alors un siège épiscopal.

Des procès-verbaux de l'ancien Registre de la Congrégation du St-Esprit, il résulte que M. Pierre-Thomas Rupalet entra comme élève de Philosophie au Séminaire le 1er octobre 1733, n'ayant environ que 15 ans; qu'il fut admis à l'épreuve le 3 octobre 1739 et associé le 1er octobre 1741, lorsqu'il n'était encore que sous-diacre. Nous ne connaissons pas l'époque précise à laquelle il fut envoyé à Meaux ; mais l'acte de transaction du 24 juillet 1748 (dont il a été question plus haut) porte déjà sa signature. Élu consulteur le 20 juillet 1758, il remplaça M. J. Lars, comme assistant, le 15 juillet 1783.

C'était un homme qui avait beaucoup de facilité pour les sciences ecclésiastiques. « Il laissa à Meaux, écrit M. l’abbé Denis, une grande réputation de science et de vertu. Il était, en particulier, très versé dans la connaissance de l'hébreu. »

M. Rupalet survécut au Supérieur général de la Congrégation, M. Becquet, et eut la douleur d'être témoin de la ruine d'un établissement auquel il s'était dévoué corps et âme.

Des extraits du Registre du Directoire et de la Municipalité de Meaux nous permettent de suivre ce courageux et saint prêtre pendant la Révolution.

En 1792, il était Supérieur du Séminaire-Collège de Meaux.

Pierre Thuin, élu évêque constitutionnel de Seine-et-Marne le 1er mars de la même année, écrivit le 6 avril au district de Meaux pour se plaindre d'une réponse que lui avait adressée M. Rupalet. Thuin disait « qu'il était nécessaire de soustraire les jeunes gens qui sont l'espérance de l'Église à un gouvernement où la loi de l'Etat n'est pas respectée ». Entre autres passages de la lettre du courageux supérieur, il citait celui-ci : « Et vous me savez dans une position et dans des sentiments qui ne me permettent ni en conscience ni en honneur de vous reconnaître pour évêque du diocèse de Meaux. »
(Extrait des délibérations du district de Meaux à la date du 19 mai 1791.)

Quelque temps après, M. Rupalet et les professeurs du Séminaire-Collège avaient tous quitté l'établissement. Il ne restait plus que quelques élèves : 20 du collège et 5 du Séminaire. Les cours d'études furent bientôt interrompus et cessèrent entièrement. (Les Séminaires, y compris celui de Meaux, furent, du reste, supprimés le 18 août 1799..)

En 1797, « le 20 ventôse an V (10 mars 1797), Pierre-Thomas Rupalet, ex-supérieur du Séminaire-Collège, âgé de 79 ans, après avoir quitté cette ville, pendant plusieurs années et séjourné à Paris, rue des Postes, est revenu à son ancien domicile et demande à y être inscrit depuis le 18 frimaire (8 décembre 1796), comme l'atteste le citoyen Modeste, chez lequel il loge. »
La municipalité demande qu' « il justifie le temps et le lieu de son absence ».

Et « comme il ne put établir sa soumission aux lois révolutionnaires, le citoyen Rupalet fut mis en prison. Sur la déclaration du médecin Duclos, il fut, le 5 germinal (9-5 mars 1797), transporté à l'hospice Sa mort eut lieu la même année. (13 juin 1797).

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