Le Père Marcel SANNER,
1880-1915.


Marcel Sanner naquit à Basse-Terre le 27 juillet 1880. Il entra au collège diocésain de Basse-Terre en octobre 1896, déjà désireux de devenir spiritain. Admis au noviciat d'Orly en 1900, il fit profession le 21 octobre 1901. Pieux, régulier, intelligent, mais de santé fragile, il fut envoyé à Rome, non pour prendre des grades, mais pour y faire ses études de théologie, et échapper aux hivers de France. Prêtre à Rome le 17 décembre 1904, il a passé l'examen de Doctorat en Droit canonique en 1906, et a obtenu la note : bene probatus.

Dans sa demande de consécration à l'apostolat il expose ses goûts et son inclination au Supérieur général : " J'ai toujours désiré aller en mission en Afrique noire. Mais si vous jugez plus à propos de me placer dans l'enseignement, j'irai droit à mon poste, sans arrière pensée, sacrifiant volontiers mon contentement personnel aux intérêts généraux de la congrégation. D'ailleurs je ne m'ennuyerai point dans ce genre de vie, et cela pour deux raisons : d'abord parce que j'ai toujours aimé l'étude, et ma formation à Rome n'a fait qu'augmenter ce goût en l'éclairant et l'adaptant à une forte méthode. L'autre raison, c'est qu'il n'y a guère de maison dans la congrégation où l'on n'ait l'occasion de faire un peu de ministère, d'exercer un peu ces énergies sacerdotales qu'a développées l'ordination sainte ; autrement je croirai n'être prêtre qu'à demi."

Ce fut d'abord le professorat qui lui fut demandé. L'enseignement secondaire à Gentinnes, en Belgique, où la congrégation trouva une solution de remplacement pour la fermeture de ses collèges en France ce sera ensuite la chaire d'apologétique au grand scolasticat de Chevilly.

En 1910, lors de son congé au pays natal, l'autre alternative lui fut donnée à la paroisse des Trois-Rivières. " Je vous avoue que je ne suis pas fâché d'apprendre par expérience que le curé qui veut être à son devoir ici ne mène pas une vie de fainéant. Les fonctions curiales m'absorbent entièrement. Le plus dur, ce sont les longues courses à cheval pour la visite des malades, par les mornes et par les bois et dans des chemins impossibles. En somme, quoique je mène en ce moment une vie assez laborieuse, c'est cependant une genre de fatigues qui me font du bien. La preuve en est qu'elles ne sont pas accompagnées de migraines comme en France."

Malheureusement, la terrible tuberculose pulmonaire ne le lâchera pas. La lutte sera longue, mais inexorable. Avec Madame Sanner, les Sœurs de St Paul de Chartres ont soigné le Père pendant près de deux ans avec une exquise charité. Monsieur le chanoine Rufin, curé du Camp Jacob, l'a fraternellement assisté jusqu'au bout. Jusqu'à la fin le Père Sanner a trouvé dans son ardent esprit de foi et sa constante union à Dieu, la force de n'être pas seulement résigné, mais joyeux en face de la mort qu'il attendait, sans ombre d'illusion. Le 7 juillet 1915. Il avait 35 ans. Il repose à Gourbeyre, inhumé dans le caveau de famille.

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