Le Père Gérard SAUTY

Né : 03 octobre 1922 à Lille (59);
Profès : 05 octobre 1943 à Piré sur Seiche
Prêtre: 03 octobre 1948 à Chevilly;b Décès: 14 mars 2015 à Chevilly-Larue (94)

AFFECTATIONS :
MADAGASCAR :
Fénérive-Est (1949-1960; vicaire); Maroantsetra (1960-1969; Curé); Andapa (1969-1973; Curé); FRANCE: Arbresle (1973-1974; Recyclage); MADAGASCAR: Andapa (1974-1978; curé); Mananara (1979-1983; vicaire); Maroantsetra (1983-1989; vicaire); Vavatenina (1989-1992; vicaire); Soanirana Ivongo (1992-1996; vicaire); FRANCE: Lille 1996-1998; Supérieur); 1998-2004; Maison de retraite); Chevilly (2004-2015; retraite).

Gérard avait, sous un aspect un peu rugueux, le cœur chaud des gens du Nord. Les conflits un peu tendus ou les remarques bougonnes se terminaient toujours dans un rayonnant sourire. Gérard faisait partie de cette génération de missionnaires soudés à leur pays de prédilection par des liens assez peu explicites mais très forts.
Arrivé à 27 ans à Madagascar, il quitte la Grande Ile 47 ans plus tard, la mort dans l’âme, avec ce réalisme des gens attentifs aux autres qui ressentent que leur présence, n’étant plus laborieuse, devient un poids pour les confrères. Lors de son premier séjour à Fénérive, il est malheureusement mêlé à un accident de la route dont il gardera toute sa vie de la tristesse… et ses cheveux blancs. Cet épisode de sa vie, il en faisait rarement part à son entourage, mais il le portait profondément.
Curé à Maroantsetra, une mission des plus éprouvantes, à la veille de l’indépendance, il développe inlassablement son accompagnement des catéchumènes et la visite des villages les plus inaccessibles. Ce sera un peu sa mission de référence dont il aimera parler comme d’un amour de jeunesse. Andapa ensuite, avec son fameux catéchisme: une période féconde entre toutes durant 10 ans, avec juste un petit temps de recyclage à l’Arbresle.
En 79, il rejoint le P. Gaillard à Mananara. Il vit, avec lui, une période difficile de cohabitation avec le jeune clergé malgache qui l’amène à demander, après 4 ans, son retour à Maroantsetra. Là, il ne retrouve pas tous les repères de sa jeunesse : un peu isolé, il se consacre aux lieux les plus reculés. Avec soulagement, il rejoindra la communauté de Vavatenina, où de son propre aveu, il a été le plus heureux. On lui demandera en 92 de rejoindre une mission du même secteur, Soanierana Ivongo, pour un travail titanesque de remise en ordre des registres dans un lieu où les baptêmes atteignent des chiffres énormes. Puis la fatigue se faisant sentir, surtout avec les événements politiques qui isolent Madagascar du reste du monde, il parle de rentrer mais ne prend finalement sa décision qu’en 96.
Il rejoint la communauté de Lille quand celle-ci change de vocation pour accueillir le CML. Puis il reste 6 ans dans une maison de retraite avec des prêtres diocésains et des religieuses, ne voulant pas s’éloigner de ses racines. En 2004, il accepte de rejoindre la communauté de Chevilly, à 82 ans.
Peu à peu sa santé lui cause des soucis, notamment de fréquents et inquiétants vertiges dont il se plaint souvent. C’est moralement qu’il souffre le plus devant le constat de son inutilité. On sent chez lui un certain découragement face aux handicaps qui se multiplient, une véritable tristesse en se rappelant ses belles années à Madagascar. Puis la mémoire est aussi touchée, la mobilité diminuée et il lui faut accepter d’être dépendant et de se déplacer en fauteuil roulant.
Les dernières semaines avant son «passage», aidé par René Gaillard, son compagnon de mission et son ami depuis le noviciat, il s’abandonne entre les mains du Seigneur. Il vit alors ce «passage» paisiblement, en précédant René Gaillard de quelques jours, en ce mois de mars 2015
Marc SOYER et Gabriel VUITTENEZ
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