Le Père Alphonse SCHÆFFER,
décédé à Saverne, le 3 mai 1982,
à l’âge de 61 ans.


Alphonse Schæffer est né à Herrlisheim (Bas-Rhin), le 16 août 1920, dans une famille profondément chrétienne. Il fait ses études secondaires à l’école Saint-Florent de Saverne. La guerre survient et c’est l’exode avec sa famille dans le Limousin. Premier départ dans l’inconnu et le dénuement, premier Noël loin de l’Alsace natale. Après le retour en Alsace occupée, le deuxième départ sera de rejoindre la zone libre par la Suisse. À l’inconnu, s’ajoutera le risque. Il aboutira au noviciat de Recoubeau. Le troisième départ, en 1948, sera l’embarquement a Marseille pour le Congo.

Deux lieux vont y jalonner sa vie : Dolisie (1948-1960), Jacob (1960-1969). Deux lieux qui sont deux fondations, avec tout ce que cela comporte de privations, d’énergie, de volonté, mais aussi avec l’épanouissement de toute la personnalité, de toutes les qualités qu’un chacun peut avoir, et Dieu sait si le P. Schæffer était doué : très résistant, il allait jusqu’au bout de ses forces, ce qui lui valut de connaître quelques accrocs de santé. Doué d’une bonne mémoire, il lui suffisait d’entendre un mot pour le retenir ; ingénieux, il n’avait pas son pareil pour organiser et construire les missions ; confrère dévoué, il n’avait que des amis; zélé, il était le père de tous.

Coup sur coup, deux infarctus l’obligent à dire adieu au Congo. Fin 1970, on le retrouve à Paris, au CIM (Centre d'Information Missionnaire) de la rue Lhomond. Il consacre aussi une partie de son temps aux Alsaciens de Paris. Il en fait trop ! En 1977, une affectation à Saverne le ramène en Alsace, pour des occupations moins prenantes. Il est chargé de l’accueil, aide à l’entretien de la maison et prête aussi son concours à Marmoutiers, paroisse voisine.

A ceux qui lui disent de se reposer, en riant, il cite la parole de Mgr Carrie, ancien vicaire apostolique du Loango : « Besognons, nous avons l’éternité pour nous reposer. » C’est en pleine activité, au retour d’une retraite qu’il venait de prêcher que la mort l’a frappé. Actif jusqu’à la dernière minute tel était son vœu, telle a été sa destinée. -
Bernard Aguillon - PM, n° 87.

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