Le Père Georges SCHNEIDER,
décédé à Pounga, le 1er septembre 1931,
à l’âge de 33 ans.


Georges Schneider naquit le 2 février 1898, à Eywiller, dans le Bas-Rhin. Son père était maître tailleur et a eu le mérite d’élever une nombreuse famille.

Il entra au petit scolasticat de Saverne le 30 septembre 1912, à l’âge de quatorze ans, et y resta jusqu’en 1915. Il passa ensuite à Knechsteden les deux années scolaires de 1915 à 1917 ; puis, ayant atteint l’âge de la conscription, il dut rester chez lui (c’était la guerre) à travailler avec des ouvriers terrassiers.

Dès qu’il fut libéré, il rentra à Saverne, redevenu français, vers le milieu de l’année 1919. Il y fit sa rhétorique et, de là, passa au noviciat de Neufgrange et fit profession le 25 septembre 1921.

De caractère timide et embarrassé, il était, par ailleurs, docile et régulier. Il acheva normalement ses études théologiques et fit sa consécration à l’apostolat en juillet 1926, où il reçut son obédience pour le vicariat apostolique de Loango.

On l’envoya vers l’intérieur, à Nsessé, et il y fut affecté au ministère de la brousse. La construction du chemin de fer du Congo-Océan détermina le transfert de cette station au bord du rail, à Pounga. Ce bouleversement ne devait pas manquer de lui attirer, ainsi qu’à ses confrères, un surcroît de labeur. Il continua pourtant à se livrer principalement au travail particulièrement fatigant qui lui était échu. Après le départ du P. Kieffer, il dut même y ajouter l’administration intérimaire et la direction des travaux d’installation au nouveau centre de la mission.

Le P. Laurent, son compagnon, témoigne que « depuis plusieurs semaines le P. Schneider se sentait fatigué. Une simple promenade dans le jardin l’obligeait à se reposer ; il respirait profondément et, sur son visage, on lisait la souffrance ». Les derniers huit jours, il fut obligé de s’aliter « car la fièvre s’en mêlait et il souffrait des reins. Ayant voulu se mettre à la diète absolue, il ne buvait plus que de la citronnelle, craignant, disait-il, d’attraper une bilieuse »

Le jeudi 26 avril, il voulut essayer de dire la messe : il put à peine dire les prières et n’avala que difficilement les saintes espèces. Sur les instances du P. Laurent, le malade consentit à garder la chambre ; mais, dès que la fièvre baissait, il sortait de nouveau pour s’occuper des ouvriers. Le 1er septembre, dans la soirée, le P. Schneider régla encore avec des Blancs des palabres assez ennuyeux et prépara le voyage des ouvriers qui devaient partir en portage le lendemain. Il ne se coucha que vers neuf heures, après avoir pris un peu de nourriture. Mercredi 2, pendant que le P. Laurent faisait son action de grâces, un boy vint le chercher. Le P. Schneider était mourant ! Le P. Laurent lui donna l’extrême-onction ; et, à huit heures du matin, le cher malade rendait son âme à Dieu. -
Emile Baraban. - BG, t. 35, p. 551.

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