Le Père Jean-Baptiste Schoeffel,
décédé à Schirmeck, le 29 mars 1995,
à l’âge de 83 ans.


Jean-Baptiste Schœeffel est né le 13 février 1912 à Hagenthal-le-Bas (Haut-Rhin). Il fait profession le 8 septembre 1931 à Neufgrange. et il est ordonné prêtre le 28 octobre 1938 à Chevilly. Affectations : France : Blotzheim, vicaire (1940-1945). Congo (vicariat apostolique de Fort Rousset) : Makoua (1945-1946) ; Fort-Rousset, vicaire général (1956-1958) ; Ouesso (1968-1970). France : Bletterans (1970-1971) ; Wolxheim, supérieur (1972-1980), puis curé (1980-1990). Retraite : Wolxheim (1990-1995).

Jean-Baptiste Schoeffel est né en Alsace dans une famille où le service de la mission était et est resté traditionnel. En 1939, il s’apprêtait à partir pour le Congo, quand la guerre éclata. Après un bref temps de captivité, il dut attendre, à Blortzheim, dans l’incertitude pour l’avenir, mais tout autant dans les joies et les soucis du ministère paroissial. Un trait de son caractère pratique : pendant l’hiver 1940, il écrivait à son provincial et cousin, le P. Aloyse Aman, qu’il veuille bien, de passage à Bordeaux, ouvrir et aérer ses cantines en souffrance.

Son séjour au Congo a duré vingt-cinq ans : j’en retiens, en témoin, un fait précis. C’était en 1969. Il avait été vicaire général à Fort-Rousset, aujourd’hui Owando. Pendant douze ans, il s’y était dépensé pour construire la résidence de l’évêque, la maison des sœurs, les écoles, le centre ménager, la cathédrale, tout en continuant la formation chrétienne. Survint alors, en 1968, une grave crise interne qui a secoué le diocèse. Plutôt que d’imposer ses vues, il a préféré se retirer dans une autre mission, à Ouesso. Admirable disponibilité à s’effacer pour assurer le bien de la paix et de l’avenir.

La dernière partie de la vie du P. Schoeffel s’est écoulée presque exclusivement à Wolxheim : à Saint-Léon, dans la paroisse et au voisinage. Il aurait été « prêt à reprendre le collier, mais l’âge avait changé pas mal de possibilités… » Il restait disponible et détaché. Après un temps d’hospitalisation (1992), il écrivait : « Mes pensées m’ont reporté à l’époque où je visitais des confrères en réanimation. Pas rassurant ! Ils passaient tous à une vie meilleure qui ne finit pas. Et m’y voilà à mon tour. Actes de foi et d’abandon s’imposent. »

À la Noël 1994, ce dernier trait : « Le 11 janvier, le cardiologue procèdera au débouchage d’une artère que la coronarographie a trouvé sérieusement obturée. Que ne fait-on pas, même sur les vieux chevaux ! Mais j’ai toujours de la voix et serais capable d’entonner l’Alma solennel sans reprendre du souffle. » -
Jean-Paul Hoch - PM, n° 210.

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