Le Père Charles SCHWARTZ
décédé à Wolxheim, le 23 juin 1984, à l'âge de 83 ans


Le Père Charles SCHWARTZ est né, le 19 avril 1901, à Dossenheim, dans le Bas-Rhin. Après ses études secondaires àl'École de Saverne, il entre au noviciat d'Orly où il fait profession le 3 octobre 1924. Il est ordonné prêtre à Chevilly, le 28 octobre 1928. L'année suivante, il part pour le Cameroun : il y passera plus de 50 ans.

A son arrivée, Charles vient renforcer l'équipe de Mvolyé qui ploie sous le nombre des chrétiens et des catéchumènes, sans compter les interminables files de confession. C'est pour lui l'occasion d'apprendre la langue ewondo et de se familiariser avec la vie missionnaire. A cette époque, les Pères de Mvolyé font des tournées qui les conduisent jusqu'à Doumé. En 1931, pour compléter son apprentissage missionnaire, il rejoint les Pères de Maupeou et Pouille qui viennent de fonder la mission de Omvan. L'année suivante, il part à son tour fonder celle de Nkol-Avolo. Il s'y dépensera pendant 17 ans et lui donnera le meilleur de lui-même. Le Père Schwartz était certes exigeant pour les chrétiens et les catéchumènes, mais il l'était aussi pour lui-même, En plus des très longues tournées en brousse, il a la responsabilité du postulat des Frères indigènes qu'il a ouvert dans la mission. Il est secondé dans cette tâche par le Frère Wiennibald à qui est confiée la formation professionnelle des Frères. Avec lui, il entreprend la construction de l'église définitive de Nkol-Avolo. C'est lui qui, bientôt, accueillera la première communauté des Filles de Marie.

Après un bref passage à Bafia et Etudi, le Père Schwartz se voit confier, en 1952, la mission de Ndélé. Là aussi, il se donnera sans compter. Aidé de son vicaire le Père A. Kempf, il construit la maison et l'église. Il parcourt inlassablement les villages, écrivant pour ses catéchistes des commentaires du catéchisme et de la messe. En 1976, il a alors 75 ans, il renonce de lui-même aux responsabilités et se met à la disposition de son ancien vicaire à Ayos. Il y restera jusqu'en 1981.

Quand il rentre en congé, cette année-là, il est très indécis sur son avenir. Il aimerait bien retourner au Cameroun, mais en même temps il -craint d'être une charge trop lourde pour ses confrères qui travaillent. Après avoir longuement réfléchi et prié, il fait part de sa décision à ses supérieurs . il restera en France. Voilà bien une décision qui a dû terriblement lui coûter, car il était viscéralement attaché au Cameroun.

C'est à Wolxheim qu'il prend sa retraite. Après tant d'années de vie missionnaire, l'adaptation à la maison Saint-Léon fut une rude épreuve dans la vie du Père Schwartz. Mais grâce à sa volonté, il retrouve vite la forme et cette bonne humeur qui lui était coutumière. L'une des grandes joies de son séjour à Wolxheim fut la remise par Soeur Régine (Spiritaine) de la Légion d'honneur que le gouvernement français décernait pour tant d'années passées au service du Cameroun.

Les derniers mois de sa vie furent un vrai chemin de croix qu'il gravit avec courage et esprit de foi. Une attaque cardiaque, puis des complications intestinales, l'obligèrent à vivre ses derniers moments à l'hôpital et à l'infirmerie de Wolxheim. C'est là qu'il rencontra le Seigneur dans la paix, le 23 juin 1984, au milieu de ses frères qui le veillaient et l'accompagnaient dans la prière.
Jean CRIAUD

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