Le Père Henri SENECHAL< /b>


Né : 24/05/1924 à Boulogne Sur Mer (62); Profès : 27/10/1943 à Piré
Prêtre: 06/03/1949 à Chevilly; Décès: 1er/08/ 2014 à Chevilly-Larue (94)

AFFECTATIONS:
CONGO
BRAZZA: Makoua(49-51; enseignement); FRANCE: Paris: (51-56; Anim. missionnaire); SENEGAL: Ziguinchor (56-59; Petit séminaire); FRANCE: Neufgrange (59-61; enseignement); St Ilan (61-66; Vocations Tardives); Paris (72-73; Recyclage); CAMEROUN: Nanga-Eboko (73-83; Pastorale); GUADELOUPE: Abymes (83-86; Pastorale); Anse Bertrand (86-93; Pastorale); Gustavia (93-94; Pastorale); FRANCE: Lille (94-95; Recyclage); GUYANE (95-99; Pastorale); FRANCE: Peyruis/Vence (99-2003); Chevilly (2003-2014; Retraite).

Henri raconte sa vie dans le fascicule Souvenirs de ma vie missionnaire. Il y écrit: "Ma vocation missionnaire remonte à Pâques 34. Je n'avais pas dix ans... dans un événement lumineux qu'il met un peu en sourdine. Il est en CM2 et se définit comme " un élève chahuteur et espiègle, mais parfois réfléchi."
Décidé de ne parler à personne, pas même à ses parents, de cet appel qu'il garde au fond du cœur, "ce serait un secret entre moi et le Seigneur", c'est après le baccalauréat qu'il répond à son père sur ses projets d'avenir: "Je veux être missionnaire". Le père pleure de joie; la maman est très émue: "elle avait deviné depuis longtemps mon secret". Dès 42, il entre au Noviciat des spiritains à Recoubeau dans la Drôme puis philosophie à Langonnet, théologie à Chevilly et ordination.
Commence une longue marche missionnaire qui va mener Henri du Congo-Brazzaville au Sénégal; de Guadeloupe au Cameroun; de Guadeloupe à nouveau en Guyane. Au total près de 40 ans au service de diverses églises d'ailleurs. Ces différents temps de service aux églises ont été entrecoupés de moments de mission en France: animation missionnaire, enseignement et deux fois, une année de recyclage. Les 15 dernières années seront un temps de retraite, dont près de 11 ans à Chevilly où sa santé lui joua de mauvais tours, surtout après un AVC.
À travers les notes d'Henri on devine un homme qui a cherché à se questionner et à se laisser questionner là où il arrivait. Il a entrevu assez vite, sur le terrain de la mission et dans les rencontres avec les gens de cultures différentes, qu'il devait lutter "pour échapper à la sclérose d'un strict intellectuel, imbu de ses connaissance... Lutter aussi pour sortir de la prétention plus ou moins consciente de posséder toute la Vérité..."
Henri témoigne d'une grande capacité à regarder, à écouter, à se laisser étonner et surprendre. Il capte des réalités, des événements, des comportements qui l'interrogent. Certains de ces événements ou agissements le choquent ou n'obtiennent pas son approbation. Mais d'autres suscitent son admiration et il va se donner à fond pour multiplier les énergies positives qu'il découvre déjà à l'œuvre, pour faire éclore les bons germes qu'il repère. Il écrit beaucoup et décrit à merveille ce qu'il voit, ce qu'il entend. Les récits de ses découvertes sont vivants et riches d'un vocabulaire très imagé.
À partir de 1991, Henri va découvrir le Mouvement charismatique. Il s'investit dans l'accompagnement de groupes de pèlerins à MEDJUGORJE. Il désire demeurer sur place et se rend disponible pour le sacrement de la réconciliation. Un jour, ses forces le lâchent. Il doit être rapatrié en France. Il retrouve une santé satisfaisante et attribue à Marie sa guérison et il consacre plusieurs pages de son récit à cette expérience forte, avec de grandes grâces mystiques, qui l'a rendu très disponible entre les mains de Marie.
Une religieuse guadeloupéenne, Sr Jeanne, qu'il avait accompagnée et aidée à mûrir son projet d'entrer chez les Bénédictines de Jouarre souligne : "Un jour, de ce super-actif au creux de la maladie et de la dépendance, le Seigneur a fait, sur la fin de sa vie, un contemplatif. Cela a été rude, mais il n'avait pas le choix. Il savait qu'il allait être heureux s'il acceptait cette vie de prière. Les dernières années de sa vie, Henri priait tout le temps. C'est la belle grâce que le Seigneur et Marie lui ont faite. Il avait retrouvé la paix qui ne le quittait plus..."
Marc SOYER
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