Le Père Désiré SERRES,
1905-1984,
décédé à Gap, le 15 octobre 1954, âgé de 79 ans.


Né le 3 juin 1905 au col de Fenestre, au pied du Dévoluy, c'est là, dans ce décor on ne peut plus grandiose, que vécut le jeune Désiré Serres, dans une famille profondément chrétienne, du diocèse de Gap.

A la maison, il y avait un grand troupeau de moutons et Désiré enfant accompagnait le grand-père dans les prés avoisinants, pour en assurer la garde. Un jour, le regard du Seigneur se posa sur Désiré, comme cinquante ans plus tôt, il s'était posé sur d'autres petits bergers à la montagne de La Salette. Il quitta donc sa famille pour aller au séminaire diocésain. Là, un incident va décider de sa vie : Désiré prend la défense d'un camarade injustement puni, ce qui lui vaut d'être immédiatement renvoyé.

Où aller ? Heureusement, son curé a deviné que ces tempéraments-là ont leur place chez les Spiritains.

Désiré ira à Suse, en Italie. Ses études secondaires achevées, il entre au noviciat d'Orly et y fait profession le 25 octobre 1926. Puis ce sera Mortain et Chevilly, où il sera ordonné prêtre le 4 octobre 1931.

L'année suivante, il reçoit sa première affectation pour Madagascar, dans le diocèse de Diego-Suarez. Le Père Serres va devenir malgache avec les Malgaches. Sa vie missionnaire, il la passera à œuvrer de 6 ans en 6 ans et parfois plus, là où ses supérieurs l'enverront : Antalaha de 1933 à 1940. Andapa de 1940 à 1946. Vohémar de 1948 à 1956. Diégo-Suarez de 1956 à 1962. Ampanefena de 1962 à 1968. Amboangibe de 1968 à 1970 et enfin Sambava de 1971 à 1975. En 1976, il est obligé de dire adieu à Madagascar. La fatigue, la maladie, l'âge ont eu raison de ses forces.

Le Père Serres accepte cette volonté du Seigneur ; il vient établir ses quartiers d'hiver à Grasse et ses quartiers d'été à Fenestre, dans la ferme familiale où, à sa demande, on lui confie la garde du troupeau.

C'est là qu'à la fin de septembre la maladie l'a terrassé. Tout est allé très vite, hospitalisation, opération, coma, et le 15 octobre 1984 le Père Serres nous quittait.

Quel souvenir gardons-nous du Père Serres ? Celui d'un homme discret, serviable, d'un homme de prière, celui aussi d'un homme animé d'un grand esprit de pauvreté ; et s'il est un saint à qui nous pourrions le comparer, c'est bien Saint-Joseph.
Bemard Aguillon

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