LE PÈRE MICHEL SIMONNET

Né : 26 septembre 1924 à Faux-Villecerf (10)
Profès : 8 septembre 1951 à Cellule
Prêtre : 12 avril 1952 à Chevilly-Larue
Décès : 8 mars 2021 à Chevilly

AFFECTATIONS :
SÉNÉGAL :
Palmarin (1953-1954 : vicaire, chargé des écoles) ; Joal (1954-1962 : vicaire, puis curé) ; Nguéniène (1962-1977 : curé, fondation de la paroisse). FRANCE : Mortain (1977 : recyclage).SÉNÉGAL : Palmarin (1977-1987 : curé) ; Niakhar (1987-1997 : curé) ; Saint-Louis (1998-2000 : économe). FRANCE : Chevilly (2000-2021 : retraite).

Je ne sais si beaucoup de confrères préparent avec soin leurs obsèques ; mais Michel Simonnet est de ceux-là : il a choisi les textes de la Parole de Dieu et les chants pour la célébration. Il a laissé aussi des documents relatant sa vie familiale et surtout ses « souvenirs d’une vie missionnaire au Sénégal ». Il est issu d’une famille nombreuse de douze enfants, avec des parents chrétiens très pratiquants, engagés dans la vie de la commune et de la paroisse. Parmi les enfants, trois garçons sont devenus prêtres, une fille est entrée chez les « Filles de la Charité ». Son désir de devenir prêtre l’amène à rejoindre ses deux frères au grand séminaire de Troyes. En fin de formation il demande, sur les conseils de son directeur spirituel, d’entrer au noviciat spiritain où il fera profession. Sept mois plus tard, il sera ordonné prêtre.
Envoyé en mission au Sénégal, il y restera quarante-six ans : Palmarin, Joal, Nguéniène, Niakhar, Saint-Louis ; autant de lieux où il va oeuvrer, se dépenser, aimer les gens qu’il va rencontrer… Dès le début, il s’investit dans la langue sérère ; il veut vivre proche des personnes. Il entreprend des tournées de brousse, construit des écoles, des chapelles, transpire beaucoup durant ses déplacements, en charrette ou à pied, sur des pistes difficiles, surtout durant l’hivernage. Ses souvenirs de vie missionnaire sont parsemés d’anecdotes montrant le missionnaire Michel dévoué, bravant les difficultés pour accomplir au mieux la mission qui lui a été confiée. Il raconte par exemple comment, pour visiter un lépreux, il parcourt plus de dix kilomètres à pied et passe des heures en charrette. Nguéniène occupe une place particulière dans son parcours missionnaire puisque c’est lui qui a fondé la paroisse où il résidera quinze ans. Les fidèles ne l’ont d’ailleurs pas oublié : ils lui ont offert un pagne et une étole qui, selon leur désir, ont été déposés dans son cercueil, sans doute pour marquer leur attachement jusqu’au bout. Michel note dans ses souvenirs le grand travail des catéchistes et des religieuses : Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve, Spiritaines, Soeurs du Saint-Coeur de Marie. Grâce à elles il a pu développer dispensaires et écoles. « Je suis persuadé, écrit-il encore, que nous devons à sainte Bernadette tout ce qui a pu être réalisé à Nguéniène ; c’est à elle que j’avais confié cette mission. J’étais quelquefois, sinon souvent, dépassé par les événements ; on sentait la protection de la divine Providence et l’action de l’Esprit Saint qui me précédait, m’obligeant à aller toujours plus loin et à entreprendre, sans penser à la crainte, heureux de voir grandir la mission… »
Michel vivra paisiblement ses vingt dernières années à Chevilly, rendant service à ses confrères et aux religieuses, selon ses possibilités. Il a rejoint la maison du Père, là où une demeure lui a été préparée par Celui qu’il a fidèlement servi.
Étienne LEFÈVRE
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