Le Père Antoine SOIRAT,
1888-1968


Le P. Soirat est né le 17 février 1888 à Bort dans la Corrèze, au diocèse de Tulle. Sa famille vint bientôt se fixer à Lyon. L'enfant passa successivement chez le vicaire de la paroisse de Brignais pour ses premières leçons de latin, à l'école presbytérale de la paroisse de Saint-Nizier, au petit séminaire de Ste-Foy l'Argentière et au grand séminaire de philosophie de Francheville. Il y trouve comme supérieur le futur cardinal Verdier. C'est de là qu'il part au postulat et noviciat de Chevilly où il fit profession le 6 octobre 1907.

Il est dirigé sur Rome en 1908 pour y commencer la théologie. scolasticat international spiritain est encore annexé au Séminaire français ; sous la direction des PP. Le Floch supérieur et Kieffer' directeur, s'y forment entre autres NN.SS. Pinho et Friteau, et les Pères Léon Muller, Salomon, Catlin, Desmats, Brault, Massé, Rocha, de Maupéou, Kelly, Fahey, Cruz...

De grandes figures illustrent alors l'Église et l'Université de la Grégorienne : Saint Pie X, avec le prestigieux cardinal Merry del W, le cardinal Billot, le cardinal rempolla, vénérable vieillard qui honore de son amitié le Séminaire français et les PP. Le Floch et Frey. Le 19 juin 1910, M. Soirat assiste à la lecture du Décret sur l'héroïcité des vertus du P. Libermann ; il devra plus tard s'occuper de sa cause de béatification, ainsi que celle des Pères Laval et Brottier.

Il reçoit la prêtrise le samedi-saint, 15 avril 1911, à Saint-Jean de Latran, "omnium ecclesiarum orbis Mater et Caput". Le 16 avril, jour de Pâques, c'est la première messe dans une simplicité quasi austère à Sainte-Cécile du Transtévère. Le jeune prêtre de 23 ans attend patiemment son obédience en préparant son doctorat de théologie et de l'Académie de Saint Thomas. Sa promotion de consécration à l'apostolat se compose des Pères Keller, Salomon, Friteau et Fahey.

Chevilly recevra la primeur de son zèle missionnaire. Il y enseigne jusqu'en 1924, excepté le temps de la guerre où le scolasticat se transporte àLangonnet. On retrouve le P. Soirat parmi les fondateurs de Mortain, et dès 1925 à la tête du séminaire colonial.

Mais Rome l'appelle de nouveau, en 1927. Collaborateur des Pères. Berthet, Liagre, Larnicol, il cumule au moins sept fonctions :

Procureur du séminaire, il est chargé en outre de plusieurs causes de béatification. Il est répétiteur de théologie fondamentale, et passe dix ans comme directeur du scolasticat international. Il excelle à inculquer à ses scolastiques les bonnes manières (politesse, discrétion) qui l'ont toujours caractérisé lui-même. A cette distinction innée, s'ajoute un dévouement de tous les instants et un vrai charisme pour la direction des religieuses. Le sens du sacré et le goût de l'exactitude trouvent un champ idéal dans la fonction de maître de cérémonies, où il succède au P. Haegy. Faut-il signaler aussi la brève et épineuse charge de préfet de discipline au Séminaire ?...

Pendant la guerre, son ami, Mgr Pic, l'invite au grand séminaire de Valence, où deux ans de dévouement lui attirent l'estime de tous. Mais avant la fin de la guerre, voilà le P. Soirat de retour pour de bon à Rome, sa seconde patrie. Il trouve à s'occuper au Séminaire français en attendant de suivre au Corso le scolasticat qui y émigré en 1949. C'est en 1952 qu'il y vient comme Père spirituel, succédant au P. Desmats et précédant le P. Windholz.

- La communauté du Corso d'Italia a célébré le 15 avril 1961 les noces d'or sacerdotales du P. Antoine Soirat, postulateur des causes de béatification de la congrégation. Plusieurs des Pères du Séminaire français étaient venus s'unir à la grand-messe d'action de grâces du jubilaire. C'étaient les PP. Barré, Simon, Lécuyer, le P. Larnicol son ancien collaborateur, et le P. Delaire son condisciple d'antan.

Le P. Antoine Soirat s'est pieusement endormi dans le Seigneur, à Rome, le 12 janvier 1968, à la fin de sa quatre-vingtième année.

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