Le Père Albert SPECHT
décédé à Strasbourg le 21 février 1997, âgé de 83 ans
inhumé à Ernolsheim, le 25 février


Né : 15.11.13, Ernolsheim (67). Profès : 8.9.32, Neufgrange. Prêtre : 28.10.38, Chevilly
AFFECTATIONS - France : Saveme, aumônier à l'hôpital (40-46). Gabon : Franceville (46-47). Congo : Zanaga (47-52). Gabon : Franceville (52-70). France : Avolsheim (67), curé (70-90). Retraite : Molsheim (90-97)

Albert Specht est d'origine rurale. Enfant, il a fait ses premières études au collège épiscopal St-Etienne, d'où il est passé au noviciat de Neufgrange, l'un de ses frères restant au diocèse de Strasbourg.

Albert fut ordonné prêtre en 1938. Du fait de la guerre, après sa démobilisation, il assura jus-qu'en 1946 l'aumônerie de l'hôpital de Saverne. Affecté au Gabon, après un bref séjour à Franceville, il fut envoyé en 1947 à Zanaga (en territoire congolais) pour y fonder la mission. Son esprit entreprenant et inventif lui permit de mener à bien cette tâche, en trouvant lui-même sur place, ou en suscitant dans son Alsace natale les moyens pour implanter une belle station.

Rappelé ensuite à Franceville, il va mettre pendant quelque quinze ans son expérience grandissante et sa persévérance à la réalisation d'une nouvelle mission qui rejoindrait le centre d'attraction de la population, avec écoles, collège de filles et maison des sœurs... Il avait bien sûr le souci des pauvres parmi les pauvres : il construisit le village des Lépreux, où les malades pouvaient trouver soins et secours.

Les années n'avaient pas totalement émoussé un travers de jeunesse que les circonstances politiques et sociales favorisèrent : son caractère était peu nuance ; porté à laisser dire en gardant ses propres idées, il pouvait avoir l'esprit critique, le verbe dur, le jugement pessimiste.

1970, conscient d'une tension entre son passé et le présent de la génération nouvelle, il mit à profit intelligemment des difficultés réelles de santé pour revenir en Europe et solliciter une paroisse en Alsace. Il fut cure d'Avolsheim, tout près de Wolxheim et d'Ernolsheim, pendant vingt ans. Vivant modestement, il fit bénéficier Wolxheim, où finalement il ne se retira jamais, des largesses de son "boni". Mais surtout les confrères besogneux du Gabon qu'il avait quittés, les plus chers, restaient près de son cœur généreux et de sa bourse.

Il prit sa retraite au "Bon repos", à Molsheim : il préféra sa pipe à la vie commune. Et puis là, aumônier sans titre, il se sentait encore utile... Ses obsèques eurent lieu à Wolxheim, mais sa dépouille rejoignit les sépultures de sa famille au village de sa naissance.
Repris de Lucien FISCHER

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