Le Père André STACOFFE
décédé le 17 février 2001 à Chevilly, âgé de 73 ans
Né : 06.04.27, Plancher-les-Mines (70). Profès : 08.09.47, Cellule. Prêtre : 03.10.54, Chevilly

AFFECTATIONS -
FRANCE-- professeur à Bletteraiis (55-66), à Allex (66-72) ; recylage à Paris (72-73).
- MARTINIQUE - vicaire au Lorrain (73-76).
FRANCE - Villers-le-Lac [25], vicaire (76-77) ; Allex: secrétariat (77-80), paroisse (80-84) ; Valence, puis St-Raphaël, aumônier d'hôpital (84-95); Wolxheim, puis Chevilly (96-01).


ANDRE a grandi dans une belle vallée vosgienne, avec ses deux frères : Pierre, décédé en bas âge, - et moi son aîné de six ans. Les PP. Paul Gillet et Aloys Aman nous parlaient des missions et du Lis de Saint Joseph dès 1930. Quand je quittai Allex, mon frère me succéda. Parti pour les Antilles en 1948, je suivais mon frère de loin, préoccupé par sa santé fragile. Nos parents étant seuls, André resta en France.

Faisant le point quarante ans après, à l'occasion des voeux aux Provinciaux, André, sachant qu'il leur causait des soucis, les remerciait de sa « chance ». Trois tranches de vie, disait-il : l'enseignement ; puis un passage trop bref à la Martinique, suivi d'un ministère pastoral dans la Drôme ; enfin, le ministère très particulier d'écoute et de compassion, en milieu hospitalier.

A travers les aléas de sa santé, de son tempérament nerveux et hypersensible, mon frère a vécu sa «pauvreté » (« Tu sais, Jean : le Père Libermann, sa maladie..., toi qui es en forme, tu ne peux pas savoir »), avec foi et allant, courage et un discret humour. Il aima ses élèves, bon pédagogue, doué pour la découverte de la nature, patient accompagnateur spirituel.

A l'étroit dans les études, il s'épanouit dans ses divers ministères. Autodidacte, il avait acquis une culture concrète, très ouverte, témoins les très nombreuses fiches et documents sur les sujets d'actualité, mais surtout sur la Parole de Dieu, pour la monnayer avec ferveur, à propos et délicatesse, au service des humbles et des démunis d'espérance.

André avait le culte de l'amitié, le sens de la fidélité. Resté gamin et espiègle, il était l'épistolier de la famille, l'archiviste des photos et autres souvenirs... Il savait animer les fêtes, les rencontres, aussi bien dans les « mornes » du Lorrain, du temps du P Yves Le Quéré, en gériatrie à St-Raphaël, que dans les réunions de famille...

Traînant de gros problèmes d'O.R.L. récidivant après les cures thermales, mon frère avait besoin d'air, et dans tous les sens du terme : allergique aussi à l'enfermement des lieux, des idées et des personnes, à l'approximatif et à la routine...

En retraite anticipée à Chevilly - joie pour moi de le retrouver - il s'épanouit. Il est heureux de ses confrères. S'investissant aussi dans la cité, il privilégie Chevilly-centre. Vu les progrès d'une arthrose cervicale invalidante et des nuits douloureuses, on le voyait par éclipses dans la matinée, tête penchée, une minerve autour du cou ; mais quelle ardeur l'après-midi à travailler au parc abîmé par la tempête !

Il nous a quittés discrètement, brutalement, un samedi, jour qu'il privilégiait pour célébrer la sainte messe et commettre ses homélies ferventes et originales. Je vous livre sa dernière devise, une citation, je pense . «Une main sur la beauté du monde, une main sur la souffrance des hommes et les deux pieds dans le devoir du moment présent ! »
Merci, mon Frère.
Jean Stacoffe