Monsieur Camille STACOFFE
Décédé à Rive-de-Gier le 25 juillet 1995, âgé de 79 ans
Inhumé à Chevilly, le 2 août.


Né le 4 septembre 1915, à Chalindrey, profès le 8 décembre 1934 àOrly. Mobilisé en 1939, il fut blessé à la tête à la bataille de Dunkerque, le ler juin 1940. Dès lors, il a vécu en divers hôpitaux ou maisons de santé.

Camille Stacoffe est né dans le foyer d'un cheminot qui s'installa ensuite àBelfort. Des amitiés spiritaines et le Lys de St-Joseph le conduisirent par un parcours sans faute d'Allex à Orly, de Mortain à Rome, élève brillant, pieux, perfectionniste et parfois scrupuleux.

Survient la guerre. Le sergent Stacoffe rejoint son régiment, le 7e R.I., sur le front de Belgique. Le 1er juin 1940, en la chapelle Ste-Thérèse de Dunkerque, il est blessé à la tête (éclat d'obus et morceau du toit). Évacué le soir même en Angleterre, il y subit des opérations mutilantes : c'est un homme abîmé qui rentre en France en 1945. Dès lors, sa vie est un long enchaînement de peines pour lui et les siens. Sa mère meurt finalement de chagrin.

En 1952, grâce à de nouvelles molécules pharmaceutiques, Camille retrouve le goût de vivre. Il peut lire, et écrire. Il mobilise l'affection des siens, mais il est le cœur épistolaire (et épistolier) de la famille, au courant de tous les événements. Il a envoyé des centaines de cartes postales, à l'occasion de ses sorties, des fêtes religieuses, des anniversaires, mentionnant régulièrement sa prière pour ses correspondants, offrant ses souffrances (douleur chronique dans la sphère ORL) pour la Congrégation qu'il aimait beaucoup.

Adorant les voyages, il avait la permission de sortir. Il prenait à Lyon chaque année, dans une boutique spécialisée, ses boutonnières de la Médaille militaire et de la Légion d'honneur.

A 65 ans, il entra dans une maison de retraite d'Anciens combattants, àRive-de-Gier dans le Lyonnais On y aimait ce petit père souriant, à la barbiche toujours bien coupée, au béret vissé sur la tête, le chapelet à la main. Il avait désiré rejoindre ses confrères à Chevilly, pour le dernier repos et avait économisé les frais de transfert sur sa pension d'invalidité.

Le Père Jean-Paul Hoch a précisé, aux funérailles, qu'avant de lui dire adieu il fallait l'accueillir après ce long désert de 50 ans, et pénétrer son message d'humble courage et de prière.
Son cousin, Jean STACOFFE

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