Le Père JEAN STACCOFE

Né : le 10/2/21 à Plancher-les-Mines (70)
Profès : le 1er /10/40 à Piré
Prêtre : 5/10/1947 à Allex,
décédé le 27 /11/12 à Chevilly-Larue.

AFFECTATIONS :
MARTINIQUE :
Fort-de-France, (48-54, Prof; aumônier des jeunes) ; FRANCE : Bordeaux (54-5, Licence d’Anglais) ; MARTINIQUE : Fort-de-France (55-65, prof) FRANCE : Bletterans, (65-71, délégué aux vocations) ; Allex (71-72, prof ; Blotzheim (72-74, prof ; Mulhouse (74-77, études d’infirmier) ; Langonnet (77-79, supérieur) ; Marseille (79-85, infirmier) ; Chevilly (85-91, infirmerie), Maison-mère (91-05, service santé) ; Chevilly (05-12)

Jean a vu le jour et grandi à Plancher-Les-Mines. Nous le connaissions comme le 'frère aîné d'André'. Entre Jean et André, les deux survivants d’une fratrie de quatre, six ans d'écart. Tous deux deviendront spiritains, marqués très tôt par le témoignage d'un grand oncle du P. Jean-Paul Hoch, le Père Aman.
La vie de Jean a connu deux grandes périodes :
Il y a Jean, l'enseignant, professeur d'anglais, tourné vers l'éducation et la formation des jeunes. Professeur qualifié et compétent, il viendra à Bordeaux, durant un an, pour achever sa licence en anglais. L'anglais plus tard lui servira pour aider les premières Soeurs, venues de l'Inde, à se familiariser à Chevilly en 1988.
Il y a Jean, le soignant, donné au service des malades. Encore vicaire provincial, Jean-Paul Hoch lui avait demandé, en 1991, de venir aider le 1er vicaire dans le suivi et l'accompagnement des confrères qui revenaient en congé : plus de 120 bilans médicaux à organiser et suivre chaque année et les situations d'urgence à gérer : rapatriés sanitaires suite à un accident, une maladie grave et même parfois suite à une agression...

Jean était un confrère qui surprenait; il a pu heurter parfois, lors d'un premier contact... Ici à Chevilly, de 1985 à 1991, il fut appelé « Le Colonel ». Une anecdote que m'a relatée Jean-Paul Hoch : « chaque fois que j'allais à Chevilly pour essayer d'y faire admettre un confrère, c'était toujours le même dialogue avec Jean : « impossible ! » A la fin je demandais simplement à Jean : « Bon. Quand est-ce que je peux venir avec le confrère malade ? » Toujours la même réponse : « Demain matin, si tu veux » Jean, était donc un homme au caractère un peu abrupt, pas toujours commode; mais derrière cette rudesse, quelle délicatesse, quelle compétence ! Il gardait dans son coeur et sa mémoire les noms de ceux qu'il avait accompagnés dans leur ultime combat...
Jean nous a montré le visage d'un religieux fidèle, serviable et disponible mais plutôt à la manière du second fils de la parabole de l'évangile : il pouvait dire 'non' d'abord, ensuite c'était un 'oui' total. Toujours curieux d'apprendre, se laissant interroger par les questions du monde et de son entourage, fidèle, attentif à tous, surtout à celles et ceux qui connaissaient des épreuves. Sa vie spirituelle était profonde : enracinée dans la prière personnelle et communautaire, fondée sur une recherche constante, pour mettre ses acquis au service des plus pauvres qu'il savait aider, efficacement, mais toujours avec discrétion. Pour son frère André décédé en 2001, Jean avait rédigé une note pour tracer un peu son visage. Il la terminait ainsi : « Je vous livre la dernière devise d'André; une citation, je pense : « Une main sur la beauté du monde; une main sur la souffrance des hommes et les deux pieds dans le devoir du moment présent. » Et il ajoutait : « Merci, mon Frère! »
Ce soir, Jean, je te dis : « Merci, mon frère! ». Nous te disons, MERCI, frère, ami, Jean !
Marc SOYER
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