Le Père Eugène STEGEL
décédé à Chevilly, le 28 février 1990, à l'âge de 68 ans


Eugène est né à Erstein, en Alsace, le 29 novembre 1921. Orphelin de mère il est élevé, ainsi que ses deux frères, par une tante admirable. Tous les trois vont entrer àBlotzheim. Un des trois sera tué pendant la guerre ; son frère Louis mourra, en 1975, à Fort-de-France.

Depuis septembre 1932, c'est pour lui le parcours de beaucoup d'entre nous. En 1941, il est chassé de Neufgrange avec une quarantaine d'autres jeunes gens. Noviciat à Piré, et la suite.

Affecté au Cameroun où il arrive fin 1948, Eugène est placé à Nyamfende, sur une piste reliant Yaoundé au port de Kribi : quelques bâtiments, provisoires ! - et c'est Eugène qui construira l'église, les écoles, le dispensaire, la maison des soeurs. Eugène construit aussi une vraie communauté chrétienne dans les 38 villages de sa mission. Il se donne à fond durant 37 ans. Le Gouvernement Camerounais lui décerne la médaille de l'Ordre de la Valeur.

Eugène se laisse absorber par l'activité. On nous disait: "Ora et labora". Il retient surtout le travail. Marthe l'emporte sur Marie.

Arrive 1980... Mgr Nkou convoque les prêtres du diocèse à une retraite prêchée par le P.Tardif, du Renouveau. Bon gré mai gré, Eugène s'y rend. Depuis plus d'un mois il souffre d'une arthrose au bras droit : il ne dort plus il ne peut plus conduire sa voiture... Le P.Tardif parle de guérisons il reste sceptique. Puis, pendant l'Eucharistie, le prédicateur dit qu'il faut prier pour un prêtre découragé qui a mai au bras. Au moment de la communion, Eugène sent une chaleur dans son bras. Au repas qui suit, Eugène dit simplement : "Je crois que c'est moi qui ai été guéri". Eugène, qui n'avait rien d'un mystique, qui s'est pris pour un pauvre type et qui ne s'est jamais mis en avant, a aussi raconté, et des dizaines de fois, sa guérison intérieure.

Arrive alors la maladie. Comme Eugène ne se prend pas au sérieux, on ne s'inquiète pas trop. C'était grave cependant : tout se termine le 28 février, jour des Cendres, où l'Église nous rappelle que nous sommes poussière.
Joseph BALTHASAR

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