LE F. ÉLISÉE STEIN
DE LA PROVINCE DE FRANCE,
décédé à N.-D. de Langonnet, le 4 janvier 1908.
(Not. Biog. III p.216-217)

Notre bon F. Élisée, né François-Joseph Stein, vit le jour à Roestlach, diocèse de Strasbourg, le16 décembre 1861. Animé du désir de se consa­crer à Dieu et d'être prêtre un jour, il commença chez le curé de son village les études latines. Bientôt, la connais­sance qu'il fit de plusieurs membres de la Congrégation en Alsace, précisa sa vocation religieuse et il vint à Cellule en qualité de postulant scola­stique, octobre 1876. Malheu­reusement, le jeune étudiant n'était pas de bien forte santé, il souffrait de la poitrine et ne pouvait travailler. Alors, sur l'avis de ses directeurs, il demanda son admission au noviciat central des Frères, et le 12 octobre 1878, il fit sa rentrée à Chevilly. A ce sujet, il écrivait plus tard au T. R. Père : « J'ai accepté avec grand plaisir l'avis de mon supérieur, puisque c'est la volonté du bon Dieu et je suis rentré chez les Frères avec satisfaction. »

Après sa profession qu'il fit le 8 septembre 1881, le F. Élisée fut placé à Mesnières : c'est dans cette Communauté qu'il a rempli à peu près toute sa carrière religieuse. Pendant 24 ans, en effet, il fut employé à tous les travaux d'intérieur : chambriste, chef de propreté, lampiste; mais partout, il passa en quelque sorte inaperçu, menant une vie calme, paisible et toujours dévouée. Bien uni à Dieu, serviable envers ses frères, il rendait volontiers les petits services qu'on attendait de lui. Ainsi, souvent il était aide réfectorier ou infirmier supplémentaire. Longtemps encore, le F. Élisée surveilla le dortoir, conduisit en promenade les petits enfants confiés aux Sœurs de St-Joseph, se plut, en un mot, à rendre le plus de services possible et s'ingénia à contenter tout le monde. Si, parfois, il lui arrivait de rechigner un peu, de se plaindre, au retour des promenades d'hiver, du froid qui lui gelait les oreilles et crevassait les mains, il se remettait bien vite et paraissait tout honteux d'avoir cédé ainsi à la mauvaise humeur.

Avec de semblables dispositions, le F. Élisée ne pouvait manquer de s'attirer l'amitié de ses confrères et l'estime de ses directeurs, aussi, quand, en juillet 1899, il fit sa demande pour l'émission des voeux perpétuels, toutes les voix lui furent-elles acquises, avec cette mention de son supérieur : «Le F. Élisée montre un dévouement admirable dans son emploi, vu surtout son pauvre état de santé. »

Travailler de son mieux, dans les charges qui lui étaient confiées et rendre service à tous, selon ses forces, telle fut la vie du F. Élisée à Mesnières, et cette vie, il l'aima beaucoup, il la regretta vivement quand il lui fallut quitter la maison.

C'est au mois de février 1905 que notre bon Frère arriva à N.-D. de Langonnet. Employé quelque temps au jardin, il fut de rechef chargé des chambres et de la propreté des grands et beaux corridors. Doucement, tranquillement, le F. Élisée, toujours exact, fidèle et actif, s'acquitta de son emploi jusqu'au bout. Sa dernière maladie fut rapide et courte. Atteint de pneumonie quelques jours après Noël, il se sentit frappé à mort. De lui-même, il demanda aussitôt et avec instances les derniers sacrements, qu'il reçut assis dans son fauteuil, le 31 décembre, vers 3 heures et demie de l'après-midi. A partir de ce moment, le F. Élisée ne se considéra plus comme étant de la terre, il se disposa à bien mourir, et le 4 janvier, vers une heure du soir, après une courte et paisible agonie, il s'endormit dans le Seigneur. Il était âgé de 46 ans, dont 29 passées dans la Congrégation. R. I. P.

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